(Last Updated On: 1 juin 2022)

A Melles les céréales expérimentales poussent bien pour préparer l’autonomie du village. De l’orge, du blé, du sarrasin et du quinoa poussent à l’entrée du jardin botanique à Melles. Des carrés de culture expérimentaux pour initier la démarche d’autonomie du village, avec des cultures, de l’élevage, des vignes et même une monnaie locale La Touselle. Si l’ampleur de la tâche semble démesurée, le plus difficile c’est toujours de commencer. Et plutôt que de se lancer tout azimut et de s’essouffler après les habitants de Melles ont choisi d’y aller étape par étape. Aussi l’année 2022 sera celle de l’expérimentation pour expliquer et évangéliser sur cette ambition nouvelle. Une ambition nouvelle qui raisonne surtout comme réécriture de l’histoire agricole du village, jadis totalement autonome. Mais entre exode, et réchauffement climatique, il faut malgré tout reconfigurer un contexte nouveau. Et en particulier s’assurer que les cultures céréalières du passé ont encore un avenir avec l’accélération du changement climatique.



Adaptation au réchauffement climatique

Face au réchauffement climatique, et au conflit qu’il génère ou va engendrer, la question de la souveraineté alimentaire est sur toute les lèvres. Guerres, épidémies, exode, cataclysmes météorologiques vont indéniablement faire partie de notre quotidien. Ce n’est pas de la collapsologie, c’est simplement une capacité à développer pour devenir résilient (le mot à la mode). Produire localement, contourner la grande distribution, consommer en circuit-court, favoriser les échanges directs, sont les clés de notre modèle de société à développer. Mais on part de très loin. Et la dernière épidémie la bien démontré. Face à un risque majeur, les intentions pour changer sont là, mais dès que le confort (visible) revient, les habitudes de consommation aussi. Chute de la consommation bio, producteurs locaux en difficulté, profits gigantesques de la grande distribution, pénuries, hausse des prix, scandales sanitaires à répétition (FerreroGate chocolat empoisonné, Buitoni, Lactalis …), c’est aujourd’hui le contexte de notre alimentation. Aussi, il faut un peu d’ambition, de vision et surtout de courage pour préparer ce qui nous attend demain.



L’expérimentation des céréales à Melles

C’est dans ce contexte, qu’une poignée de néopaysans s’est engagée dans une première journée (historique) paysanne à Melles. Le 23 avril dernier, quatre carrés de culture ont été préparé pour recevoir les premières semences de céréales. Quelques semaines plus tard, à Melles on semait du blé, du sarrasin, de l’orge, et du quinoa. Pas de quoi nourrir qui que se soit, mais expérimenter pour expliquer et vérifier la pertinence de la démarche. A l’automne ce sont des champs entiers qui seront ensemencés. Des céréales qui serviront à nourrir les animaux en élevage, et nourrir la population. A Melles, on se voit déjà préparer le pain avec ses céréales, cuisiner des risottos de sarrasin ou d’orge. Pour l’heure se sont les échanges de Touselles (blé ancien aussi), monnaie locale du Comminges, que l’on moissonne à l’Auberge du Crabère ou sur le marché.



Et quelques semaines plus tard, les néopaysans peuvent se rassurer, ça pousse !

Pour en savoir plus sur l’AUTONOMIE ALIMENTAIRE DE MELLES.