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[On s’en Melles]

pour rencontrer celles et ceux qui font vivre les Pyrénées Haut-Garonnaises. Des questions Pêle-Melles pour prendre de la hauteur, avec l’authenticité et la sincérité de notre territoire.

Pour ce nouvel épisode de [On s’en Melles] c’est Sébastien Vincini, Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne qui s’y colle en bon Pyrénéen.

Quel Pyrénéen êtes-vous ?

Depuis Cintegabelle où j’ai passé toute mon enfance et où je vis toujours, les Pyrénées font partie de notre environnement au quotidien.
Les Pyrénées, cela m’évoque avant tout l’eau… la Garonne qui prend sa source juste de l’autre côté de la frontière, dans le Val d‘Aran, la même que les Toulousains voient couler au Bazacle. 

La préservation de la ressource en eau est un sujet central dont j’ai souhaité m’emparer. La Haute-Garonne est particulièrement impactée par la sécheresse. Sur les 30 dernières années, il manque à la Garonne amont 13 Mm3 par an, une année sur cinq. Ce manque d’eau que nous attendions pour 2050, nous y sommes confrontés maintenant. C’est pourquoi, le Conseil départemental a engagé le projet de territoire Garon’Amont, qui permet de mettre autour de la table tous les acteurs, agriculteurs, industriels, associations environnementales mais aussi particuliers, pour sécuriser la ressource en eau et éviter les conflits d’usage. 

Enfin les Pyrénées, c’est aussi et bien sûr la frontière avec l’Espagne toute proche, et la mémoire de l’exode de milliers républicains espagnols qui ont fui la dictature de Franco pour gagner la France, au péril de leur vie.     


Dans les Pyrénées Haut-Garonnaises, on a toujours le regard pointé vers les sommets. Vers quels sommets voulez-vous aller ?

Si vous allez à Cintegabelle, je vous encourage à monter sur le calvaire, où se trouvait l’ancien château de Cintegabelle. De là, vous pourrez profiter d’un superbe point de vue sur les plus hauts sommets des Pyrénées. 

Les montagnards disent que les ascensions exigent de la patience, de l’entraide et de la détermination. C’est la méthode que je me suis fixée depuis un an à la présidence du Conseil départemental. Je crois qu’on a besoin de renouer avec la constance en politique. Agir avec constance, c’est agir avec fidélité à ses valeurs et convictions. Les miennes sont les valeurs républicaines, humanistes et éco-socialistes. Je suis un homme pragmatique et optimiste et je crois au cumul des forces pour améliorer les services publics et amener des réponses aux défis de notre temps. 

La bifurcation écologique fait aussi partie de mes priorités. Les politiques de transition que nous avons menées jusqu’à maintenant sont trop lentes et nous conduisent dans une impasse. On doit prendre un autre chemin, et faire en sorte que l’on contienne le réchauffement climatique. Nous devons prendre des mesures radicales, qui s’attaquent à la source. 

On sait aussi que les nuages d’altitudes finissent toujours par se dissiper. Mais en attendant quelles sont les difficultés ou les contraintes pour mener à bien vos projets ?

Nous traversons une période compliquée, nombre de nos concitoyens sont en perte de repère dans une société de plus en plus complexe, violente et anxiogène. La hausse de la précarité, due à l’inflation, continue de creuser les inégalités et créé du ressentiment. Cela se traduit par la montée de l’extrême droite, dont les idées nauséabondes sont une réelle menace pour notre démocratie, pour nos droits et pour nos libertés individuelles. 

Avec la majorité de gauche que je préside, nous défendons la solidarité des personnes et des territoires, en renforçant nos politiques d’insertion et de soutien aux plus fragiles, vers nos aînés notamment, et en développant les services publics de proximité dans les communes rurales notamment. Ceci dans un contexte financier préoccupant pour les collectivités territoriales. Pour la première fois, nous subissons une baisse historique de nos recettes fiscales, tandis que les dépenses sociales s’envolent, sans compensation de l’État. Nous faisons face, le Département est bien géré et nous poursuivons la modernisation de la collectivité pour maîtriser nos dépenses de fonctionnement. 

Quel est votre dernière balade, randonnée, activité, … dans les Pyrénées Haut-Garonnaises ?

C’était à Luchon, en février dernier, pour inaugurer la Crémaillère express, la nouvelle télécabine qui permet maintenant de monter jusqu’au plateau de Superbagnères en 8 minutes seulement. Cet équipement a été financé majoritairement par le Conseil départemental, aux côtés de la Région et de l’État. Les cabines sont spacieuses et extrêmement silencieuses, elles permettent de transporter les skis bien sûr mais aussi les vélos, les poussettes… Nous devons réfléchir la montagne autrement que par le tout ski, pour basculer sur des activités touristiques possibles quelle que soit la saison, notamment en moyenne montagne. Toute la chaine est concernée. Nous réfléchissons à une stratégie globale avec les acteurs locaux, parce que le tourisme de montagne représente 70 % de l’activité et de l’économie de montagne. On doit le préserver.

Notre territoire est fort de sa nature. Si vous étiez un animal des Pyrénées, vous seriez une truite, un ours, un chevreuil, un chien de berger, un oiseau, … ?

Pas facile ! Disons que mon tempérament rassembleur me rapprocherait peut-être du Chien de berger ? 

Crédit photo : CD31 –Aurélien Ferreira