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L’appel de l’océan la détresse de la vie sous-marine

L'appel de l'océan

 


Le chalutage de fond : quand la pêche industrielle saccage les océans

Dans les profondeurs marines, loin du regard humain, se joue quotidiennement un véritable désastre écologique. Le nouveau documentaire de David Attenborough, “L’appel de l’océan”, disponible sur Disney+ depuis le 8 juin, révèle pour la première fois les images saisissantes d’une pratique de pêche aussi répandue que destructrice : le chalutage de fond.

 


Un carnage sous-marin filmé pour la première fois

 

Grâce à des caméras fixées directement sur les filets de pêche, les équipes d’Attenborough ont capturé des séquences inédites qui glacent le sang. On y voit un immense filet lesté par de lourdes chaînes racler littéralement le fond océanique à grande vitesse, transformant un écosystème paisible en zone de guerre. Le sol est labouré, la végétation marine arrachée dans un nuage de sédiments, tandis que les animaux tentent désespérément de fuir cette machine infernale.

Cette technique consiste à traîner un chalut – un filet géant – sur le plancher océanique pour capturer toute forme de vie marine sur son passage. Le résultat ? Une destruction massive et aveugle qui ne distingue pas les espèces recherchées de celles qui ne le sont pas.

 


⚠️ Images choquantes : Les images révèlent un véritable chaos sous-marin. Les poissons, crustacés et mollusques qui peuplent paisiblement ces fonds marins voient leur univers brutalement bouleversé. Certains tentent de s’enfuir, mais la vitesse et l’envergure du chalut rendent toute échappatoire impossible.

 


Un gâchis colossal même dans les zones protégées

 

Les chiffres révélés dans le documentaire donnent le vertige. Plus des trois quarts des prises capturées par les chaluts de fond finissent jetées par-dessus bord, mortes ou mourantes. Un gaspillage qui défie l’entendement quand on sait que ces “prises accessoires” représentent des écosystèmes entiers détruits pour rien.

Plus alarmant encore, cette pratique sévit massivement dans les aires marines censées être protégées. Selon l’organisation Oceana, les eaux françaises ont ainsi subi environ 17 000 heures de chalutage de fond en 2024 dans leurs zones théoriquement préservées.

 


“Le chalutage dans les aires marines protégées, c’est comme si vous cueilliez des fleurs avec un bulldozer dans le jardin des plantes”

Daniel Pauly, professeur de sciences halieutiques à Vancouver

 


Des cicatrices visibles depuis l’espace

 

L’ampleur des dégâts est telle que les traces de ces “bulldozers des mers” sont désormais visibles depuis l’espace, comme le montre le documentaire d’Attenborough. Ces balafres sur le fond océanique témoignent d’une activité industrielle qui transforme les fonds marins en champs de bataille.

Au-delà de la destruction directe des habitats, le chalutage de fond contribue également au changement climatique. En remuant les sédiments du plancher océanique, cette pratique libère d’importantes quantités de CO2 stockées dans les fonds marins, participant ainsi à l’accélération du réchauffement global.

 


📊 CHIFFRES ALARMANTS

Les scientifiques estiment que cette remise en suspension du carbone océanique pourrait représenter des émissions équivalentes à celles de l’aviation mondiale.

 


Une industrie puissante face aux enjeux environnementaux

 

Le chalutage de fond n’est pas une pratique marginale. Cette technique de pêche industrielle représente une part considérable de l’activité halieutique mondiale, générant des milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Les flottes de chalutiers, souvent subventionnées par les États, constituent un lobby puissant qui résiste aux tentatives de régulation.

Cette industrie argue de sa contribution à la sécurité alimentaire mondiale et de l’emploi qu’elle génère dans les régions côtières. Des arguments qui pèsent lourd dans les débats politiques, mais qui peinent à justifier l’ampleur des destructions causées.

 


Des alternatives existent

 

Face à ce constat alarmant, des solutions alternatives commencent à émerger. Des techniques de pêche plus sélectives, comme la pêche à la ligne ou les casiers, permettent de capturer les espèces ciblées sans détruire les habitats.

Certains pays ont déjà pris des mesures drastiques. L’Australie a interdit le chalutage de fond dans de vastes zones de son territoire maritime. La Nouvelle-Zélande a fermé un tiers de ses eaux au chalutage pour protéger les écosystèmes vulnérables.

 


✅ Exemples encourageants : L’innovation technologique offre également des perspectives encourageantes. Des filets plus sélectifs, des dispositifs d’évitement pour les espèces non ciblées, ou encore des méthodes de pêche assistées par intelligence artificielle permettent d’envisager une pêche plus respectueuse de l’environnement.

 


Une réponse politique insuffisante

 

Face à ce constat accablant, la position du gouvernement français reste timorée. Plutôt que d’interdire purement et simplement le chalutage de fond dans les aires marines protégées, l’approche officielle privilégie l’examen “au cas par cas”.

Cette réticence politique s’explique en partie par la pression exercée par le secteur de la pêche, qui emploie des milliers de personnes dans les régions côtières françaises. Le gouvernement craint les conséquences socio-économiques d’une interdiction brutale.

 


Vers un réveil des consciences

 

Le documentaire de David Attenborough arrive à point nommé pour éclairer l’opinion publique sur une réalité trop longtemps occultée. Car ce qui se passe au fond des océans, loin de nos yeux, nous concerne tous. La santé de nos mers détermine celle de notre climat, de notre alimentation et, in fine, de notre survie collective.

Cette sensibilisation est d’autant plus importante que les citoyens-consommateurs ont un pouvoir d’action considérable. En choisissant des produits de la mer issus de pêches durables, en soutenant les initiatives de conservation marine, ou simplement en s’informant sur l’origine de leurs aliments, chacun peut contribuer à faire évoluer les pratiques.

 


🌊 L’avenir de nos océans se joue maintenant

Les images saisissantes du documentaire de David Attenborough nous rappellent que derrière l’apparente tranquillité des surfaces marines se cache une réalité bien plus sombre. Il est temps d’agir, avant que les fonds marins ne deviennent définitivement des déserts sous-marins.


Article basé sur le documentaire “L’appel de l’océan” de David Attenborough
Disponible sur Disney+ depuis le 8 juin 2025

La bande annonce de “L’appel de l’océan” est disponible

 

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