Un rendez-vous attendu par les pêcheurs et les gourmands
Depuis le 1er octobre 2025 à minuit, les pêcheurs français ont repris le chemin des zones de pêche à la coquille Saint-Jacques. Cette ouverture tant attendue marque le début d’une saison qui s’annonce prometteuse, avec une ressource abondante et des enjeux économiques majeurs pour les ports français.
Une ouverture progressive selon les zones
La campagne de pêche 2024-2025 s’étend du 1er octobre 2024 au 14 mai 2025 pour l’ensemble des zones françaises. Toutefois, l’accès aux différents gisements se fait de manière échelonnée pour préserver la ressource.
Le calendrier en Normandie
- Depuis le 1er octobre : pêche autorisée au large, au-delà des 20 milles nautiques
- Mi-octobre : ouverture au-delà des 12 milles nautiques
- 3 novembre 2025 : ouverture en baie de Seine, la zone la plus proche des côtes
En baie de Saint-Brieuc, principal gisement breton, la saison a également démarré le 1er octobre avec des règles strictes pour garantir la durabilité de l’exploitation. Les pêcheurs professionnels normands sont soumis à des quotas précis : 1,8 tonne pour les bateaux de moins de 15 mètres et 2,2 tonnes pour les plus grands, avec seulement trois sorties autorisées par semaine.
Une ressource abondante mais des prix sous tension
Les scientifiques de l’Ifremer sont formels : la biomasse reste importante pour cette nouvelle saison. Dominique Lamort, animateur qualité et durabilité chez Normandie Fraîcheur Mer, se montre optimiste : “Il y aura de la Saint-Jacques en abondance. On n’en manquera pas.”
Les chiffres clés :
- Biomasse estimée à 100 000 tonnes en Normandie
- Plus de 137 000 tonnes recensées en baie de Seine en 2024 (record historique)
- Prix à la criée en début de saison : 3,50 à 4 euros le kilo
Cependant, la profession reste vigilante concernant les prix de vente. La saison dernière s’est terminée sur une note décevante avec des prix moyens de seulement 2,60 euros le kilo, un niveau jugé insuffisant pour rémunérer correctement les pêcheurs. Jérôme Vicquelin, président de Normandie Mer, souligne l’importance de cette campagne : “Nos petits côtiers ont passé un été difficile avec pratiquement pas de sole. La coquille va mettre du baume au cœur de tout le monde.”
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Des stratégies pour soutenir la filière
Face aux difficultés rencontrées en fin de saison dernière, le comité régional des pêches de Normandie multiplie les initiatives pour valoriser la coquille Saint-Jacques française. La stratégie s’oriente vers une diversification des marchés à l’export.
Les nouvelles perspectives commerciales
Le comité travaille actuellement à l’établissement de contrats avec des marchés extérieurs, notamment américain et japonais. Bien que ces démarches prennent du temps, elles représentent un espoir réel pour améliorer la rémunération des pêcheurs. L’objectif principal reste clair : maximiser le chiffre d’affaires plutôt que les volumes pêchés.
Cette approche qualitative correspond parfaitement aux attentes des consommateurs français et internationaux, qui recherchent des produits tracés, durables et de qualité supérieure. Les coquilles Saint-Jacques normandes bénéficient d’ailleurs du Label Rouge, gage d’une qualité reconnue.
Une réglementation stricte pour une pêche durable
La gestion de la coquille Saint-Jacques repose sur un cadre réglementaire précis, fruit de décennies de travail entre professionnels et scientifiques. Cette organisation permet de concilier exploitation économique et préservation des stocks.
Pour les pêcheurs professionnels
- Quotas hebdomadaires adaptés à la taille des navires
- Trois sorties maximum par semaine
- Horaires de pêche définis par gisement
- Taille minimale de capture (10,5 cm en général, 11 cm en Bretagne)
- Interdiction de cumul de plusieurs gisements le même jour
- Traçabilité obligatoire de toutes les captures
Pour les pêcheurs de loisir
Les amateurs peuvent également participer à cette pêche, mais selon des règles strictes :
- Pêche en apnée uniquement (bouteilles interdites)
- Même calendrier que les professionnels
- Quota de 30 coquilles maximum par personne
- Interdiction de pêcher entre le coucher et le lever du soleil
- Respect des zones de mouillage et des classements sanitaires
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Les fêtes de la coquille Saint-Jacques : célébrer le retour de l’or blanc
Chaque année, le retour de la coquille Saint-Jacques donne lieu à de nombreuses festivités sur le littoral français. Ces événements permettent au grand public de découvrir ce produit d’exception et de rencontrer les professionnels de la filière.
En Normandie
La région, premier producteur français de coquilles Saint-Jacques, organise de nombreuses fêtes d’octobre à décembre :
- Fête de la Coquille à Ouistreham : 18-19 octobre 2025
- Fête de la coquille Saint-Jacques à Villers-sur-Mer : 24-26 octobre 2025
- Le Goût du Large à Port-en-Bessin : 8-9 novembre 2025
- Foire aux Harengs et à la Coquille Saint-Jacques de Dieppe : 15-16 novembre 2025
- Fête à Courseulles-sur-Mer : 22-23 novembre 2025
- Saint-Jacques en fête à Grandcamp-Maisy : 29-30 novembre 2025
- Marché à Trouville-sur-Mer : 6-7 décembre 2025
En Méditerranée
À Sète, la fête de la coquille Saint-Jacques a connu sa 4ème édition les 4 et 5 octobre 2025. Organisée au parking de la criée aux poissons, cette manifestation originale fait le pont entre la Bretagne et la Méditerranée.
L’événement propose les coquilles Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc aux côtés des produits méditerranéens d’exception : thon rouge, tielles sétoises, escargots de l’étang de Thau, huîtres, sans oublier les spécialités bretonnes comme les galettes-saucisses et le cidre. Concerts et animations musicales assurent une ambiance conviviale tout au long du week-end.
Ces fêtes permettent au grand public d’acheter directement aux producteurs, d’assister à des démonstrations culinaires et de découvrir les métiers de la mer. Elles représentent également un soutien économique important pour les pêcheurs en valorisant leur travail auprès des consommateurs.
Enjeux et défis pour la filière
Si la ressource reste abondante, la filière coquille Saint-Jacques fait face à plusieurs défis structurels qui conditionnent son avenir.
La question des prix
Les prix payés aux pêcheurs n’ont pratiquement pas évolué depuis trois décennies, alors que les coûts d’exploitation ont explosé. Le carburant, l’entretien des navires, les assurances : tout a augmenté sauf la rémunération des marins. La profession dénonce cette situation paradoxale où le consommateur paie cher un produit que le producteur vend à bas prix.
La concurrence internationale
Les pêcheurs britanniques, présents dans les mêmes zones, ne sont pas soumis aux mêmes quotas que leurs homologues français. Cette différence de traitement crée une concurrence déséquilibrée sur les marchés. Le Brexit a complexifié les relations commerciales, même si des accords permettent toujours la pêche dans les eaux britanniques.
L’après-fêtes
Un autre défi majeur concerne la consommation après les fêtes de fin d’année. “Les coquilles normandes ne se vendent pas assez après les fêtes”, constate Dominique Lamort. La période de janvier à mars, pourtant optimale en termes de qualité du produit, souffre d’une baisse de consommation qu’il faut compenser.
La coquille Saint-Jacques, un patrimoine à préserver
Au-delà des aspects économiques, la coquille Saint-Jacques représente un patrimoine gastronomique et culturel français. Surnommée “or blanc” ou “godefiche” en normand, elle a inspiré écrivains et artistes. Gustave Flaubert l’évoque dans Madame Bovary, témoignant de son ancrage dans l’identité régionale.
La baie de Seine abrite le plus gros gisement de coquilles Saint-Jacques d’Europe, une richesse naturelle exceptionnelle qui nécessite une gestion rigoureuse. Les professionnels, avec l’appui scientifique de l’Ifremer, sont au cœur de cette gestion depuis des décennies. Leur expertise garantit la pérennité de la ressource pour les générations futures.
Le Label Rouge : gage de qualité
Les coquilles Saint-Jacques de Normandie bénéficient du Label Rouge, certification officielle qui garantit une qualité supérieure. Ce label impose des critères stricts : zones de pêche sélectionnées, taille minimale, fraîcheur, traçabilité complète. Pour le consommateur, c’est l’assurance d’un produit d’exception.
La filière française mise également sur la durabilité environnementale. Les techniques de pêche à la drague ont été optimisées pour limiter l’impact sur les fonds marins. Les zones de reproduction sont strictement protégées. Cette approche responsable correspond aux attentes des consommateurs contemporains, de plus en plus sensibles à l’origine et aux conditions de production de leur alimentation.
Une saison sous le signe de l’optimisme prudent
La campagne 2024-2025 s’ouvre donc sous de bons auspices sur le plan de la ressource. Les pêcheurs peuvent compter sur une biomasse importante et des coquilles de belle qualité. L’enjeu principal se situe désormais du côté commercial : parvenir à valoriser correctement ce produit d’exception.
Les efforts de diversification des marchés, notamment vers l’Asie et l’Amérique du Nord, pourraient porter leurs fruits cette saison. La mise en avant du Label Rouge et des pratiques durables constitue également un atout pour se démarquer sur les marchés internationaux.
Pour les consommateurs, c’est l’occasion de soutenir une filière française de qualité en privilégiant les circuits courts et les achats directs lors des fêtes de la coquille. Chaque achat contribue à maintenir une activité économique vitale pour les ports français et à préserver un savoir-faire séculaire.
La saison de la coquille Saint-Jacques est bien plus qu’une simple période de pêche : c’est un moment de rassemblement autour d’un produit emblématique, un symbole de la relation entre l’homme et la mer, et un témoignage vivant des traditions maritimes françaises.