Written by 7h12 Consommation, Ecologie, Electricité, Energie, Sobriété

Enercoop veut accélérer la production d’énergie renouvelable

Enercoop

 

Le réseau coopératif mobilise l’épargne citoyenne pour augmenter sa production d’électricité verte et renforcer son modèle participatif

À l’heure où la transition énergétique s’impose comme un enjeu majeur, Enercoop célèbre ses 20 ans d’existence en lançant une ambitieuse campagne de financement participatif. Les treize coopératives qui composent ce réseau national cherchent à réunir six millions d’euros d’ici fin décembre 2025. Cette initiative vise à renforcer leur capacité de production d’électricité renouvelable tout en consolidant un modèle économique alternatif, celui de la coopérative d’intérêt collectif.

Cette levée de fonds intervient à un moment charnière pour le secteur de l’énergie en France. Avec 112 000 clients et 67 000 sociétaires, Enercoop s’est imposé comme un acteur significatif du marché de l’électricité verte, proposant une alternative concrète aux fournisseurs traditionnels. Mais au-delà des chiffres, c’est surtout le modèle qu’il porte qui retient l’attention : celui d’une énergie produite, distribuée et gouvernée par les citoyens.

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Un fournisseur d’énergie 100 % renouvelable

Fondé en 2005, Enercoop s’est construit sur une promesse simple mais exigeante : fournir une électricité issue exclusivement de sources renouvelables. Contrairement à de nombreux fournisseurs qui se contentent d’acheter des garanties d’origine, Enercoop s’approvisionne directement auprès de 524 producteurs d’énergie renouvelable répartis sur l’ensemble du territoire français.

Le mix énergétique d’Enercoop se compose principalement d’éolien, complété par du photovoltaïque, de l’hydraulique et, dans une moindre mesure, de la biomasse. Cette diversification permet d’assurer une certaine stabilité dans l’approvisionnement, tout en soutenant différentes filières de production verte.

De la fourniture à la production

Si Enercoop est avant tout connu comme fournisseur d’électricité, le réseau ne se contente pas d’acheter et de revendre de l’énergie. Il s’est progressivement engagé dans la production directe, exploitant aujourd’hui ses propres parcs solaires et éoliens. Actuellement, cette production propre représente 6 % de la consommation de ses clients, soit environ 10 GWh pour certaines coopératives régionales.

Cette double casquette de producteur et de fournisseur permet à Enercoop de mieux maîtriser sa chaîne de valeur et d’offrir à ses sociétaires une traçabilité complète de l’électricité consommée. C’est aussi une manière de concrétiser l’engagement en faveur de la production locale d’énergie, notamment à travers le développement de l’autoconsommation collective.

Le modèle coopératif au cœur du projet

Ce qui distingue fondamentalement Enercoop des autres acteurs du marché, c’est son statut juridique. Les treize coopératives qui composent le réseau sont toutes des SCIC, des sociétés coopératives d’intérêt collectif. Cette forme d’entreprise présente plusieurs caractéristiques qui façonnent l’ADN d’Enercoop.

Une gouvernance démocratique

Dans une SCIC, chaque sociétaire dispose d’une voix lors des assemblées générales, indépendamment du montant de sa participation financière. Que vous déteniez une part ou cent parts, votre pouvoir de décision reste le même. Ce principe de gouvernance démocratique, résumé par la formule « une personne, une voix », tranche avec le fonctionnement des sociétés classiques où le pouvoir est proportionnel au capital détenu.

Les citoyens peuvent ainsi devenir sociétaires en achetant des parts sociales au prix de 100 euros chacune. Cette participation leur ouvre non seulement le droit de vote aux assemblées générales annuelles, mais aussi la possibilité de s’impliquer dans les orientations stratégiques de leur coopérative territoriale.

Une lucrativité limitée

Le statut de SCIC impose également une limitation de la lucrativité. Les excédents générés ne peuvent être distribués sans limite aux actionnaires : une partie doit obligatoirement être réinvestie dans le projet. Cette règle garantit que l’entreprise reste au service de son objet social plutôt que de la maximisation du profit pour quelques investisseurs.

Cette caractéristique attire particulièrement ceux qui souhaitent donner du sens à leur épargne, en investissant dans un projet qui conjugue rentabilité modérée et impact social et environnemental positif.

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Appel à l’épargne citoyenne : 6 millions d’euros recherchés

La campagne lancée en septembre 2025 propose deux modalités d’investissement, correspondant à deux logiques différentes. D’un côté, les parts sociales permettent de devenir sociétaire et d’accéder à la gouvernance. De l’autre, les titres participatifs offrent une option pour ceux qui privilégient une dimension plus financière à leur engagement.

Les titres participatifs : un rendement garanti

Les titres participatifs constituent une forme d’investissement hybride, à mi-chemin entre la dette et le capital. Contrairement aux parts sociales, ils n’ouvrent pas de droit de vote, mais ils garantissent une rémunération annuelle minimale de 3 %. Cette option s’adresse aux personnes qui souhaitent soutenir le projet Enercoop tout en bénéficiant d’un retour financier prévisible.

Cette forme de financement permet aux coopératives de lever des fonds importants sans diluer le pouvoir décisionnel de leurs sociétaires existants. C’est un outil particulièrement adapté pour financer des investissements de long terme, comme les installations de production d’énergie renouvelable.

Des objectifs multiples

Les six millions d’euros visés par cette levée de fonds nationale doivent servir plusieurs objectifs stratégiques. Le premier est d’augmenter significativement la capacité de production propre du réseau. L’ambition affichée est de passer de 6 % à 25 % d’autoproduction d’ici 2030, soit multiplier par plus de quatre la production directe d’électricité.

Le second objectif consiste à renforcer les fonds propres des coopératives pour accroître leur capacité d’emprunt. Cet effet de levier permettra de conclure des contrats d’approvisionnement de long terme avec des producteurs indépendants d’énergie renouvelable. Ces contrats, d’une durée de 25 à 30 ans, sécurisent l’approvisionnement à un coût défini à l’avance, adossé au coût réel de production plutôt qu’aux fluctuations des marchés de gros.

Enfin, une partie des fonds servira à moderniser les outils numériques de la coopérative, afin d’améliorer la qualité du service client et d’optimiser la gestion des flux d’énergie, notamment dans le cadre des opérations d’autoconsommation collective.

L’exemple d’Enercoop Midi-Pyrénées

Le réseau Enercoop fonctionne sur une logique d’ancrage territorial fort. Chaque coopérative régionale dispose de son autonomie et développe ses propres projets en fonction des spécificités de son territoire. Enercoop Midi-Pyrénées illustre bien cette dynamique.

Un acteur régional ambitieux

Créée en 2015 et basée à Toulouse, la coopérative Enercoop Midi-Pyrénées couvre huit départements : l’Ariège, l’Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Elle compte 4 581 sociétaires et emploie une vingtaine de salariés.

Dans le cadre de la levée de fonds nationale, cette coopérative vise à réunir 300 000 euros. Une somme qui peut paraître modeste à l’échelle des investissements énergétiques, mais qui s’inscrit dans une stratégie de développement progressif et maîtrisé. L’objectif est de produire 6 GWh supplémentaires dès 2026, portant la production totale à 16 GWh.

L’autoconsommation collective en action

L’un des axes majeurs de développement d’Enercoop Midi-Pyrénées est l’autoconsommation collective. Ce dispositif permet à des habitants situés dans un rayon de 10 kilomètres autour d’un parc de production de consommer l’électricité produite localement, à un prix avantageux et stable sur 30 ans.

Le parc solaire d’Escoubétou, inauguré en septembre 2025 à Verniolle en Ariège, illustre cette approche. Installé sur l’ancien site d’une décharge municipale, il valorise un foncier dégradé tout en produisant de l’électricité verte. Avec une puissance de 1 MWc, il alimente en partie 70 compteurs en autoconsommation collective. Cette réappropriation citoyenne de la production énergétique constitue l’une des innovations les plus intéressantes portées par le modèle Enercoop.

Des objectifs à long terme

À l’horizon 2028, Enercoop Midi-Pyrénées vise l’autonomie énergétique complète : produire l’équivalent de 100 % de la consommation de ses sociétaires. Plus ambitieux encore, l’objectif fixé pour 2030 prévoit d’atteindre 10 000 sociétaires et une production de 50 GWh, correspondant à la consommation de 15 000 foyers. Pour y parvenir, la coopérative prévoit d’investir près de 40 millions d’euros sur son territoire.

Ces chiffres témoignent d’une volonté de monter en puissance tout en conservant une échelle humaine et une gouvernance participative. Il ne s’agit pas de concurrencer frontalement les géants de l’énergie, mais de démontrer qu’un modèle alternatif est viable à une échelle significative.

Les défis d’un modèle atypique

Le pari d’Enercoop n’est pas sans difficultés. Évoluer sur un marché dominé par quelques acteurs historiques disposant de moyens financiers et techniques considérables représente un défi permanent. Les coopératives doivent composer avec des contraintes réglementaires pensées pour des entreprises traditionnelles, tout en maintenant leur spécificité organisationnelle.

La question de la compétitivité

Le prix de l’électricité proposée par Enercoop est généralement supérieur aux tarifs des fournisseurs classiques. Cette différence s’explique par le coût réel de l’énergie renouvelable, mais aussi par le choix de ne pas jouer sur les marchés de gros pour optimiser les marges. Pour les consommateurs, souscrire chez Enercoop relève donc d’un arbitrage entre coût économique et cohérence avec leurs valeurs.

Toutefois, les contrats de long terme que la coopérative cherche à développer grâce à cette levée de fonds pourraient permettre de stabiliser les prix et de limiter l’impact des variations du marché. C’est un atout face à la volatilité croissante des prix de l’énergie.

Le défi de la croissance

Grandir tout en préservant son identité coopérative constitue un autre enjeu majeur. Comment maintenir une gouvernance véritablement participative quand on passe de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de sociétaires ? Comment conserver une proximité avec le terrain tout en développant des outils numériques sophistiqués ? Ces questions traversent toutes les coopératives en phase de développement.

Enercoop semble avoir fait le choix d’une croissance maîtrisée, privilégiant l’ancrage territorial via ses treize coopératives régionales plutôt qu’une structure nationale centralisée. Cette organisation décentralisée permet de maintenir un lien direct avec les sociétaires et d’adapter les projets aux réalités locales.

Une alternative concrète en construction

Vingt ans après sa création, Enercoop a prouvé qu’un modèle coopératif pouvait fonctionner dans le secteur concurrentiel de l’énergie. Avec 112 000 clients et une production croissante, le réseau n’est plus une simple initiative militante mais un acteur établi du paysage énergétique français.

La levée de fonds actuellement en cours représente bien plus qu’une simple opération financière. Elle traduit une ambition : celle de prouver que les citoyens peuvent reprendre la main sur leur approvisionnement énergétique, en finançant et en gouvernant collectivement les infrastructures de production. Dans un contexte de crise climatique et de remise en question des modèles économiques traditionnels, cette proposition trouve un écho croissant.

Reste à voir si Enercoop parviendra à atteindre ses objectifs de production et à convaincre suffisamment de citoyens d’investir dans ce projet. Les résultats de cette levée de fonds, attendus pour fin décembre 2025, donneront une indication précieuse sur l’appétence des Français pour ce type d’engagement. Une chose est certaine : le modèle coopératif propose une voie singulière pour concilier transition énergétique et réappropriation démocratique de l’économie.

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