Lutter contre Shein et Temu
Quand la consommation devient un acte citoyen
Chaque jour, 25 % des colis qui arrivent en France proviennent de Shein et Temu. Chaque jour, 70 avions cargo décollent de Chine pour alimenter notre frénésie consumériste. Ces chiffres vertigineux révèlent l’ampleur d’un phénomène qui transforme silencieusement notre économie, notre environnement et notre rapport à la consommation.
Une invasion silencieuse qui bouleverse l’économie française
Les chiffres sont sans appel et témoignent d’une transformation radicale du paysage commercial français. Shein attire quotidiennement plus de 3 millions d’utilisateurs en France, affichant une croissance de 30 % prévue pour 2024. Cette progression fulgurante se traduit par une réalité logistique stupéfiante : selon Philippe Wahl, PDG de La Poste, 22 % des colis traités par le groupe proviennent désormais de Shein et Temu, contre moins de 5 % il y a seulement cinq ans.
Cette montée en puissance représente aujourd’hui un point de plus qu’Amazon, géant historique du e-commerce. En 2024, Colissimo a enregistré 490 millions de colis livrés, dont 100 millions pour les seuls mois de novembre et décembre. Temu, lancé en France en avril 2023, est devenu le troisième site e-commerce le plus consulté en seulement quelques mois.
📊 Chiffres clés : En France, Temu génère 12 millions de destinataires chaque mois, soit environ 1,5 milliard de colis par an pour une valeur moyenne de seulement 8 euros par commande.
L’armada aérienne : quand la fast fashion prend les airs
Derrière ces chiffres se cache une réalité environnementale alarmante. Contrairement aux idées reçues, ces géants de l’ultra fast fashion ne se contentent pas du transport maritime. Shein et Temu expédient quotidiennement l’équivalent de 88 Boeing 777 cargo, soit 9 000 tonnes de marchandises par jour dans le monde entier.
À destination de l’Europe seule, 600 avions gros-porteurs s’envolent chaque nuit depuis la Chine, selon Éric Lombard, ministre de l’Économie. Cette frénésie aérienne représente aujourd’hui un tiers des avions-cargos longue distance mondiaux monopolisés par la fast fashion. Shein expédie ainsi 5 000 tonnes par jour, Temu 4 000 tonnes, à titre de comparaison, Apple ne transporte « que » 1 000 tonnes quotidiennement.
Impact carbone vertigineux
Temu génère environ 4,75 kg de CO₂ par colis de 1 kg expédié de Chine vers l’Europe. L’industrie textile représente 10 % des émissions mondiales de CO₂, soit plus que l’aviation internationale et le transport maritime réunis.
Le recyclage textile en péril : quand trop de déchets tuent le recyclage
L’explosion de l’ultra fast fashion provoque une crise sans précédent dans le secteur du recyclage textile. En 2024, 3,5 milliards de pièces neuves ont été mises sur le marché français, soit un milliard de plus qu’il y a dix ans. Cette surproduction engendre une saturation des filières de recyclage, incapables d’absorber un tel volume de déchets.
Les centres de tri croulent sous des vêtements de qualité si médiocre qu’ils sont impossibles à recycler. Composés à 75 % de matières synthétiques dérivées du pétrole (polyester, nylon), ces textiles non biodégradables finissent majoritairement incinérés ou enfouis. Chaque année, 92 millions de tonnes de déchets textiles sont produites dans le monde, l’équivalent d’un camion-poubelle rempli de vêtements chaque seconde.
Le paradoxe du marché de la seconde main
Dans certains pays, la seconde main devient plus chère que le neuf venu de Chine, créant un paradoxe économique qui décourage l’économie circulaire et favorise la surconsommation.
Les dessous toxiques de la fast fashion
Au-delà de l’impact environnemental, ces plateformes posent de graves questions sanitaires. Sur 47 produits Shein testés par Greenpeace, 15 % contenaient des substances cancérigènes. Pour Temu, 95 % des produits testés ne respectaient pas les normes européennes, mettant particulièrement en danger la santé des enfants.
Selon le ministère français de l’Économie, 94 % des produits contrôlés sont jugés non conformes, et 66 % sont considérés comme dangereux. Ces substances toxiques (plomb, phtalates, composés chimiques) sont liées à des risques de cancer, de troubles hormonaux et d’autres effets délétères sur la santé.
⚠️ Les cycles de production ultra-rapides riment souvent avec violations des droits humains et usage présumé du travail forcé.
La riposte s’organise : vers une régulation européenne
Face à cette déferlante, l’Europe tente de réagir. La Commission européenne propose d’instaurer des frais forfaitaires de 2 euros sur chaque petit colis importé dans l’Union européenne. En 2024, environ 4,6 milliards de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été acheminés vers le marché européen, soit plus de 145 par seconde, dont 91 % en provenance de Chine.
La France, de son côté, a voté une loi contre la fast fashion imposant une pénalité de 5 euros par produit neuf commercialisé dès 2025, pouvant atteindre 10 euros en 2030. Le gouvernement annonce également un triplement des contrôles douaniers et la suppression progressive de l’exonération de droits de douane pour les colis de moins de 150 euros.
L’outil Ecobalyse : vers une transparence environnementale
Dès juillet 2025, un nouvel outil baptisé Ecobalyse permettra de noter les vêtements selon leur impact environnemental réel, reprenant le concept du Nutriscore pour sensibiliser les consommateurs.
Choisir c’est résister : le pouvoir du consommateur
Dans cette bataille économique et environnementale, chaque achat est un vote. Selon un sondage OpinionWay, 60 % des Français s’inquiètent de l’impact environnemental du commerce en ligne, mais 75 % déclarent avoir réalisé des économies grâce à ces plateformes. Cette contradiction révèle la nécessité d’une prise de conscience collective.
Résister à Shein et Temu, c’est choisir de privilégier la qualité sur la quantité, le local sur le lointain, la durabilité sur l’éphémère. C’est soutenir une économie circulaire qui valorise la seconde main, la réparation et l’upcycling. C’est refuser d’alimenter un système qui exploite les travailleurs et détruit l’environnement au nom de prix dérisoires. C’est le même choix quand il s’agit de bannir des produits de nos placards comme Nutella, Findus, Coca-Cola, Le Gaulois, … Heureusement des alternatives existent pour avoir des vêtements durables comme chez 1083 ou des produits bio comme chez Kazidomi et La Fourche.
🌍 Les alternatives existent
Friperies, vêtements éthiques, locations, réparations : choisir c’est résister. Chaque euro dépensé ailleurs qu’sur ces plateformes est un acte de résistance pour préserver notre planète et nos emplois.
« La vraie élégance réside dans la conscience de nos choix. Face à la déferlante Shein et Temu, choisir devient un acte de résistance, une manière de redessiner l’avenir de notre consommation. »
[…] We Dress Fair ne se contente pas de vendre des vêtements : la plateforme analyse, vérifie et valide chaque marque selon des critères stricts avant de l’intégrer à son catalogue. Cette approche rigoureuse garantit aux consommateurs une transparence totale sur les conditions de fabrication, les matières utilisées et l’impact environnemental des produits proposés. On est bien loin des concepts fumeux et malheureusement tendances de la fast fashion. […]