Pourquoi Europe Ecologie Les Verts (EELV) interroge sur le train Montréjeau-Luchon ? Sur le fond EELV rappelle qu’il soutient tout développement ambitieux et volontariste du réseau ferré, prioritairement pour les trains du quotidien, en zones urbaines comme en zones péri-urbaines et rurales. De fait, et par conviction, EELV souhaite la remise en exploitation de la ligne Montréjeau- Luchon. Aussi, et sous réserve d’une offre performante de transports de voyageurs et de marchandises de qualité, régulier et fréquent, EELV souhaite que s’opére un report massif de la route vers le ferroviaire afin de réduire notre impact sur le changement climatique. Mais dans le projet actuel avec la fameux train hybride à hydrogène, EELV souligne que SNCF Réseau, au lieu de porter un projet ambitieux pour la vallée en partenariat avec les acteurs locaux, a bâti une proposition a minima, avec un nombre très surprenant de points négatifs largement relevés par l’Autorité environnementale. Aussi, EELV émet un avis défavorable au projet tel qu’il est présenté par SNCF Réseau.
Pourquoi EELV donne un avis défavorable sur le projet actuel de ligne Montréjeau-Luchon ?
EELV souligne notamment une fréquence insuffisante des trains pour ce report attendu de la voiture vers le train Montréjeau-Luchon. EELV regrette également l’absence du transport de marchandises pour soutenir l’économie du territoire. Aussi, dans ce contexte EELV ne peut que donner un avis défavorable au projet tel qu’il est présenté par SNCF Réseau.
Que propose EELV pour la ligne Montréjeau-Luchon ?
Pour que la ligne Montréjeau-Luchon soit un succès, et devienne un modèle pour les rénovations futures du réseau français, EELV demande :
1 – La prise en compte de manière chiffrée des projets et stratégies de la Région, du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural Comminges Pyrénées (PETR) et des communautés de communes (CCPHG) concernées par la ligne, et cette fois en coordination avec celles-ci. SNCF Réseau devra également intégrer les stratégies des entreprises structurantes locales comme la papèterie de Saint-Gaudens, les eaux de Luchon et les carrières.
2 – La mise en place d’un “choc de l’offre” par une fréquence d’un train par heure, bien supérieure à celle envisagée, pour favoriser le report voiture/cars vers train. Et en corollaire la réintégration de la possibilité de croisement des trains, supprimée dans le projet présenté.
La réintégration du transport de marchandises dans le projet
3 – La réintégration du transport de marchandises dans ce projet. Le fret sur les nouvelles lignes fait partie des exigences de la Région suite aux États Généraux du Rail (EGRIM). Pourtant il est absent du projet proposé. Le bilan financier du projet est très négatif, le fret pourrait l’améliorer.
L’adaptation à l’évolution des usages du train
4 – La révision du projet de sorte qu’il soit robuste face à l’évolution des usages du train. Dans un contexte de changements sociétaux et d’innovations technologiques rapides, il est indispensable que SNCF Réseau fasse une revue des tendances futures afin de le consolider. Par exemple, le choix de rames de 204 places pour une moyenne de 28 passagers par train semble inadapté. Alors que la SNCF avance un train du futur entre 30 et 100 places pour les petites lignes.
Amélioration du bilan carbone
5 – La présentation d’un projet avec un bilan détaillé de gaz à effet de serre conforme à la Stratégie Nationale Bas Carbone, en phase travaux et en phase exploitation. Dans le dossier présenté, il est inacceptable que les émissions de gaz à effet de serre soient pires avec le train que dans la situation actuelle.
6 – La présentation d’un comparatif technico-financier et bilan GES du projet actuel avec les alternatives que représentent l’électrification de la ligne, le train à batterie électrique et le train à hydrogène, combinées avec des moyens de transport plus légers. Ce point est également relevé par l’Autorité environnementale. L’étude financière devra intégrer le coût des infrastructures hydrogène non chiffrées dans le projet. L’électrification de la ligne, plus coûteuse au départ, pourrait se révéler plus vertueuse à long terme. En raison de la pente, l’électrification semble d’ailleurs être la meilleure solution pour le fret.
S’assurer de la durabilité du train dans la vallée
7 – La réalisation avant le début de l’exploitation de tous les travaux nécessaires à une remise en service durable de la ligne. Ceci afin d’éviter un arrêt de l’exploitation dans quelques années. Un signal qui serait catastrophique pour la lisibilité de cette remise en service.
En effet, le dossier laisse apparaître que des travaux de confortement de certains ouvrages devront être effectués après l’ouverture.
Organiser les services annexes
8 – La prise en compte explicite dans le projet d’actions concrètes pour favoriser le train au détriment de l’automobile, comme les services d’emport de vélos et de skis.
Prendre en compte la gêne pour les riverains
9 – La transparence sur l’usage des bases travaux, particulièrement la nuit, la garantie que SNCF Réseau prendra toutes les mesures nécessaires pour que la gêne soit minimale pour les riverains, et un engagement sur les prises en charge aujourd’hui limitées à du relogement temporaire.
Pourquoi Europe Ecologie Les Verts (EELV) interroge sur le train Montréjeau-Luchon ?
Pour la réussite de ce projet et des suivants, il est incontournable de prendre le temps d’une réflexion. Mais aussi d’une concertation qui conduise aux meilleurs choix pour les usagers du quotidien, réguliers ou ponctuels, l’économie locale, l’attractivité d’un tourisme quatre saisons, la lutte contre le dérèglement climatique. EELV reste favorable au retour du train dans la vallée.