L’adieu à la viande
La grande histoire des végétariens : un documentaire Arte qui retrace trois millénaires de conscience alimentaire
Une question millénaire
Depuis plus de trois mille ans, l’humanité se pose une question qui traverse les cultures, les religions et les philosophies : est-il juste de tuer les animaux pour s’en nourrir ? Cette interrogation, qui semblait cantonnée aux cercles de penseurs et de moines ascétiques, connaît aujourd’hui un tournant décisif. Le végétarisme n’est plus une marginalité, mais une pratique en pleine expansion, particulièrement chez les jeunes générations occidentales.
Ce soir, Arte propose de plonger dans cette passionnante archéologie alimentaire à travers le documentaire L’adieu à la viande : la grande histoire des végétariens. Sans prosélytisme, le film balaie des siècles d’histoire pour montrer comment cette pratique, souvent méconnue, a façonné la réflexion éthique de civilisations entières. Des Jaïns indiens aux hippies californiens, du Mahatma Gandhi aux philosophes antiques, une lignée de penseurs et d’acteurs a placé le refus de la chair animale au cœur de leurs convictions.
Des origines anciennes à la pratique moderne
Les premiers végétariens de l’histoire
Les Jaïns indiens, apparus plusieurs siècles avant notre ère, sont reconnus comme les premiers végétariens historiquement documentés. Leur refus de consommer la chair animale ne relève pas d’une simple préférence alimentaire, mais d’une conviction religieuse profonde : le principe de ahimsa, ou non-violence, qui traverse tous les aspects de leur vie. Cette philosophie a influencé le bouddhisme et l’hindouisme, créant des traditions millénaires où l’alimentation végétarienne demeure centrale.
Les penseurs antiques et leur héritage
En Occident, c’est dans la Grèce et la Rome antiques que la question surgit dans les écrits des philosophes. Porphyre de Tyr, au IIIe siècle, compose un traité argumenté en faveur de l’abstinence de viande. Plutarque et Sénèque questionnent la légitimité de tuer pour se nourrir, anticipant les débats éthiques modernes. Ces penseurs voyaient dans le végétarisme une forme de purification morale et une expression de raison philosophique.
Le Moyen Âge occidental verra cette conscience s’effacer partiellement, bien que certains moines, comme saint Benoît, intègrent le végétarisme dans leurs règles monastiques. C’est véritablement à l’époque moderne que le mouvement renaît et s’institutionnalise.
Les figures qui ont façonné le mouvement
Le XIXe siècle : l’institutionnalisation
L’année 1847 marque un tournant majeur : la création de la première Société végétarienne à Londres. Ce mouvement organisé rassemble des penseurs, des médecins et des réformateurs sociaux convaincus que l’alimentation végétarienne est à la fois plus saine et plus morale. Anna Kingsford, médecin britannique pionnière, conjugue sa pratique végétarienne à une vision avant-gardiste de la santé. Elle plaide pour une alimentation sans viande, bien avant que les arguments de santé ne deviennent prédominants dans le débat public.
Harvey Kellogg, le fameux médecin américain, intègre le végétarisme dans sa vision holistique de la santé. Le docteur Bill Pester, souvent présenté comme l’un des premiers hippies, incarne cette transition entre les mouvements de réforme du XIXe siècle et la contre-culture des années 1960.
Gandhi et la conscience politique
Le Mahatma Gandhi représente un tournant crucial : celui où le végétarisme devient inséparable de la conscience politique et de la non-violence. Son refus de consommer la chair animale s’inscrit dans une vision globale de respect de la vie et de résistance à l’oppression. Pour Gandhi, chaque acte quotidien, y compris celui de se nourrir, est un choix politique et moral.
Les moines bouddhistes et la philosophie orientale
Les moines bouddhistes japonais et asiatiques maintiennent depuis des siècles une tradition végétarienne enracinée dans la compassion envers tous les êtres vivants. Leur influence sur la pensée occidentale s’intensifie au XXe siècle, apportant une dimension spirituelle au débat alimentaire qui dépasse la simple morale ou la santé.
Les motivations plurielles d’une pratique globale
Ce que montre élégamment le documentaire d’Arte, c’est que le végétarisme n’a jamais reposé sur une seule motivation. Si les Jaïns agissaient par souci de non-violence, les penseurs antiques par quête de pureté morale, les mouvements de réforme allemands au tournant du XXe siècle (la Lebensreform) par conviction sanitaire, la contre-culture californienne y voyait une transgression et une communion avec la nature.
Aujourd’hui, ces motivations coexistent. Un même individu peut être végétarien pour des raisons éthiques envers les animaux, de santé personnelle, d’impact écologique et de conscience sociale. Le documentaire permet de comprendre comment ces différentes strates se sont accumulées au fil du temps, créant une pratique riche et nuancée bien loin du cliché ou du jugement.
Que ce soit la prise de conscience de la souffrance animale systématique, le souci croissant pour l’environnement face à l’industrie carnée intensive, ou les découvertes scientifiques démontrant qu’une alimentation végétarienne bien équilibrée est tout aussi nutritive qu’une autre, les raisons du choix végétarien se sont multipliées et renforcées.
Le végétarisme aujourd’hui
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, environ 5 % de la population se déclare végétarienne, avec une proportion bien plus élevée chez les moins de 35 ans. Cette progression n’est pas une mode passagère, mais l’aboutissement logique d’une histoire longue où chaque génération a apporté sa pierre à l’édifice. Ce qui était autrefois considéré comme un comportement excentrique ou religieux est devenu un choix de vie respectable, socialement intégré et largement accessible.
Le documentaire d’Arte intervient ainsi à un moment charnière : celui où une pratique millénaire se démocratise massivement, où les questions qu’elle pose deviennent incontournables pour nos sociétés. La place de l’humain dans le monde, ses responsabilités envers les autres espèces, la durabilité de nos modes de consommation – autant de questions que soulève une assiette sans viande.
Passer à l’action : consommer végétarien et bio au quotidien
Après avoir envisagé l’histoire et les motivations, la question pratique se pose naturellement : comment intégrer une alimentation végétarienne et biologique dans son quotidien, sans prise de tête ni complications ?
Construire des repas équilibrés
L’essentiel repose sur la variété. Les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots), les céréales complètes, les oléagineux et les produits laitiers ou leurs alternatives offrent tous les nutriments essentiels. Il ne s’agit pas de chercher à « remplacer » la viande par un substitut, mais de réinventer sa relation aux aliments en les combinant intelligemment.
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L’importance du choix alimentaire
Ce que propose le documentaire d’Arte, c’est une perspective de longue durée. En nous montrant comment, à travers les siècles, des individus et des communautés ont remis en question leurs habitudes alimentaires, le film nous invite à considérer nos propres choix non comme des actes isolés, mais comme l’expression d’une continuité historique.
Chaque repas végétarien d’aujourd’hui s’inscrit ainsi dans une lignée reliant le jaïn du sous-continent indien, le moine bouddhiste, le philosophe antique, le réformateur du XIXe siècle et le jeune urbanite contemporain préoccupé par le climat. C’est cette richesse historique, cette profondeur que le documentaire rend perceptible.
En cette période où les enjeux écologiques et éthiques deviennent incontournables, où les jeunes générations se montrent de plus en plus conscientes des impacts de leurs consommations, il est réconfortant de découvrir que cette quête ne naît pas ex nihilo. Elle plonge ses racines dans trois millénaires de réflexion humaine. Regarder ce soir L’adieu à la viande sur Arte, c’est se connecter à cette histoire, la comprendre et, peut-être, y trouver une place pour ses propres convictions.
Documentaire Arte : L’adieu à la viande – la grande histoire des végétariens. À suivre ce soir sur Arte et en replay.