Comment fonctionne le label Planet-Score ? Alors que Biocoop annonce renforcer son expérimentation de l’indicateur Planet-Score, à quoi sert cette nouvelle étiquette ? Car selon une enquête de Impact France, 75% des français sont méfiant vis à vis des marques « engagées« . Et quand on voit les pratiques de greenwashing des distributeurs, des banques, des assurances et des industriels de l’agroalimentaire, mieux vaut être bien informé. Il y a ceux que l’on veut voir gros comme un camion, Leclerc, Aldi, Carrefour, BNP, Total Energie, … et d’autres plus subtiles qui se cachent derrière de nouvelles enseignes comme SoBio (Carrefour) ou Les comptoirs de la bio (Intermarché). Aussi, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Le tout étant de bien s’informer quand on fait ces courses sur l’enseigne que l’on fréquente. Et ensuite, de regarder les bonnes étiquettes sur les produits, en évitant les applications bidons du type Yuka.
La course à l’étiquette pour la consommation écoresponsable
Pour les consommateurs en quête d’une consommation plus vertueuse, l’étiquetage des produits est essentiel si l’on veut éviter les pièges du greenwashing. Pour des enseignes aussi socialement qu’écologiquement catastrophiques que Leclerc, Carrefour, Aldi, Lidl, … les produits bio ne signifient pas grand chose, si ce n’est plus de marge encore. Alors au delà des labels AB ou de l’eurofeuille verte, il est important de comprendre et connaître toute la chaine de production d’un produit alimentaire. Une courgette à l’euro-feuille, à l’origine lointaine, vendue en plein hiver, vendue dans un magasin du champion du greenwashing français Leclerc, n’a rien à voir avec une courgette au label AB produite localement l’été et vendue dans une Biocoop. Mais malheureusement souvent le consommateur est trompé par des publicités tapageuses pour acheter des produits souvent de plus en plus transformés malgré une étiquette euro-feuille.
Premier partant l’Eco-Score
Dans cette démarche de traçabilité des produits, au delà du très trompeur nutriscore, une étiquette lisible sur l’impact climat des produits alimentaires est nécessaire. En 2021, l’ADEME a lancé un appel d’offre en ce sens. Dix-huit projets se sont positionnés. La plupart fondent leur note sur 100 à partir de la base de donnée de l’ADEME, Agribalyse.
Plusieurs enseignes dont Yuka, Seazon, La fourche, Marmiton, Carrefour, Lidl … ont ainsi présenté une étiquette Eco-Score. Ce ne sont clairement pas les meilleurs de la bande, mais l’initiative fonctionne. L’Eco-Score s’affiche ainsi sur près de 400 000 produits avec une feuille et une note de verte à rouge, et de A (vert) à E (rouge). L’adoption par les consommateurs a été rapide, avec un étiquetage simple et clair. Mais cette étiquette présente néanmoins de nombreuses lacunes, notamment sur l’utilisation des pesticides, le respect de la biodiversité ou du bien être animal.
Comment fonctionne le label Planet-Score ?
Présenté quelques mois après l’Eco-Score, c’est l’Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation biologiques (ITAB), qui est à l’initiative du Planet-Score avec des partenaires tels que Synabio, WWF ou l’UFC-Que Choisir. L’affichage du Planet-Score, reprend lui aussi la base de donnée de l’ADEME, Agribalyse. Mais celui-ci va plus loin, car au delà d’une notation globale de A (vert) à E (rouge), il affiche d’autres paramètres pour guider le consommateur. Le Planet-Score est notamment expérimenté par Lidl et Biocoop. Il décline l’impact climat, l’impact sur la biodiversité, la toxicité des pesticides et le mode d’élevage. Et oui un oeuf de poule peut-être bio ou pas, d’une poule élevée en plein air ou dans une cage. Le meilleur oeuf reste l’oeuf de nos poules !
Les premiers mois de l’expérimentation montre que ce format d’affichage est plébiscité par les consommateurs.
Une seule étiquette pour la consommation durable
D’ici à la fin de l’année, dans le cadre de la loi « Climat », un seul étiquetage environnemental sera retenu. Il viendra remplacer le logo ACV (Analyse du Cycle de Vie). Ainsi, il permettra de comparer un même produit bio ou pas selon des critères environnementaux plus larges. Gageons que le Planet-Score oriente fortement le choix d’un tel étiquetage qui ne doit pas se faire au rabais. Et bien sûr les meilleurs produits restent toujours ce que l’on connait, que l’on cultive ou transforme soi-même. Soit qu’ils viennent d’un maraicher en circuit-court, de notre jardin, d’un éleveur ou d’un producteur local aux pratiques vertueuses. Tout ce qui est local n’est pas toujours bon à consommer.