Jackpot pour les casinos en ligne bientôt légalisés ? Le gouvernement envisage une réforme significative dans le secteur des jeux d’argent en introduisant un amendement pour légaliser les casinos en ligne. Ce texte, déposé le 19 octobre dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, vise à mieux encadrer et taxer les jeux de casino en ligne. Nicolas Béraud, président de l’Association française des jeux en ligne (AFJEL), estime que cette mesure « va dans le sens de l’intérêt général ». Selon lui, l’objectif est d’encadrer un marché déjà existant et d’en tirer des bénéfices pour l’État tout en protégeant les joueurs.
Lutter contre l’expansion du marché illégal
La motivation première de cet amendement est de contrer la prolifération des jeux de casino en ligne illégaux. Selon une étude récente du régulateur, plus de 4 millions de joueurs français se tournent vers des plateformes non régulées, souvent basées dans des paradis fiscaux, exposant les utilisateurs à divers risques de cybercriminalité. Nicolas Béraud souligne la nécessité de rapatrier ce marché vers un cadre légal, évoquant des problèmes de financement potentiel du terrorisme et de cyber-criminalité. « On parle de plusieurs milliards de revenus qui partent vers ces sites, or on ne sait pas ce qu’ils font de l’argent, » déclare-t-il.
Cette situation justifie, selon lui, l’urgence d’une légalisation qui permettrait à la France de mieux protéger ses joueurs et de sécuriser les transactions financières. Actuellement, le marché illégal représenterait entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros, soit une part non négligeable du secteur des jeux d’argent en France.
Un impact sur les casinos traditionnels ?
La proposition a cependant suscité des critiques de la part des casinotiers, qui redoutent une concurrence accrue. Grégory Rabuel, président du syndicat des Casinos de France, avertit que cette légalisation pourrait entraîner une baisse de 20 à 30 % du produit brut des jeux pour les casinos physiques, avec des conséquences sociales lourdes, telles que la suppression de 15 000 emplois.
En revanche, Nicolas Béraud se veut rassurant. Selon lui, l’expérience des autres pays européens montre que les casinos classiques ne subissent pas de pertes notables lorsque le jeu en ligne est légalisé. Au contraire, il y voit une opportunité pour l’ensemble de la filière de développer de nouvelles sources de revenus. « Ce marché existe déjà à l’étranger, l’expérience est différente d’un casino physique » précise-t-il.
Une opportunité financière pour le gouvernement
Légaliser les casinos en ligne représente également un enjeu financier pour l’État français, à un moment où les déficits budgétaires se creusent. L’amendement prévoit de taxer les plateformes en ligne à hauteur de 55,6 % du produit brut des jeux, un taux similaire à celui appliqué aux jeux de loterie en ligne. Les recettes générées pourraient atteindre un milliard d’euros, dont la moitié serait destinée à la Sécurité sociale.
Pour Nicolas Béraud, cette initiative est gagnante sur tous les plans : « Tout le monde est gagnant, l’État, les joueurs et la filière des jeux d’argent en ligne qui a du mal à se développer. »
Jackpot pour les casinos en ligne
La question de la légalisation des casinos en ligne en France divise profondément les acteurs du secteur des jeux d’argent. D’un côté, les partisans de cette réforme y voient une manière de régulariser un marché existant et de sécuriser les joueurs, tout en apportant des recettes fiscales supplémentaires pour l’État. De l’autre, les établissements de jeux traditionnels craignent un impact négatif sur leur activité.
Alors que le projet de loi est encore en discussion à l’Assemblée nationale, le débat s’annonce passionné. Les partisans de la réforme insistent sur la nécessité d’une régulation adaptée et sur les bénéfices financiers et sociaux pour la France, tandis que les opposants redoutent une fragilisation de l’industrie traditionnelle des casinos. La décision finale, qui sera prise dans les semaines à venir, pourrait marquer un tournant pour l’avenir des jeux d’argent en France.