(Last Updated On: 14 février 2022)

La menace s’installe autour du lycée Paul Mathou de Gourdan-Polignan, et plus précisément sur la filière Maintenance industrielle. Depuis plusieurs semaines enseignants, élèves et parents se mobilisent après l’annonce de la restriction d’effectif en Maintenance industrielle. Le rectorat veut limiter les effectifs à 15 élèves contre 24 élèves aujourd’hui. Pour justifier cette décision, les directeurs académiques des services de l’Éducation nationale (DASEN) en réunion par visio, estiment que le recrutement dans la filière n’est pas suffisant. Dans les rangs du lycée, on estime que les chiffres prouvent le contraire avec 22 élèves en moyenne sur 24 disponibles sur les 10 dernières années. Mais pour autant, l’équipe pédagogique confirme des difficultés à recruter sur les deux dernières années, si particulières.

La filière Maintenance des Equipements Industriels (MEI)

Au lycée Paul Mathou, les élèves (24 places aujourd’hui) peuvent préparer un Bac professionnel Maintenant des Equipements Industriel (MEI). Le Bac professionnel MEI se prépare après la troisième. On y accède également après un CAP du domaine ou encore après une 2de ou 1re générale ou technologique (STI2D) sur avis de l’équipe pédagogique.

Cette formation, que l’on peut poursuivre avec un BTS, forme les futurs techniciens spécialisés dans les équipements industriels. Aussi, ils peuvent intervenir en mécanique, électricité, pneumatique, hydraulique… Les techniciens MEI assurent la maintenance corrective et préventive (surveillance, réparations). Ils  participent à leur amélioration et à leur modification. Enfin, ils installent et mettent en place de nouveaux équipements.

Dans un contexte politique, de réindustrialiser la France, on pourrait considérer (et l’emploi le démontre) que cette filière est un choix d’avenir.

La menace s’installe autour du lycée Paul Mathou de Gourdan-Polignan

Mais hélas les avis divergent dès lors qu’il faut affecter les effectifs dans les différents lycées assurant cette formation. Dans le secteur du Comminges, c’est le Lycée polyvalent Paul Mathou à Gourdan-Polignan qui prépare les jeunes à ces métiers. Le lycée peut accueillir jusqu’à 24 élèves par an sur le Bac Pro MEI. Mais pour la rentrée prochaine, le rectorat veut limiter le nombre de place à 15 élèves. Un choix qui renvoi immanquablement un mauvais signal dans le territoire du Comminges, souvent sacrifié.

Au lycée on reconnait des difficultés de recrutement sur les deux dernières années, entre crise sanitaire, et changement d’appellation du diplôme. Car le MEI, devient Maintenance des Systèmes de Production Connectés. L’an dernier, le Bac Pro du Lycée Paul Mathou avait même disparu au moment de saisir les voeux d’orientation sur la première phase de saisie.

Deux années un peu confuses qui ne doivent pas faire oublier les enjeux de la formation en zone rurale. Surtout sur des métiers qui disposent d’un vivier d’emplois locaux certains.

Alors, comme dans leur formation les étudiants apprennent à ne pas franchir les limites, le rectorat pourrait bien s’en inspirer pour considérer les enjeux d’une filière, d’une formation, et des emplois à l’échelle d’un territoire, et pas seulement dans une cellule de calcul. Encore une fois le Commingeois apparaît comme ce territoire abandonné au pied des Pyrénées.

Comment soutenir l’action du Lycée Paul Mathou ?

L’équipe du Lycée Paul Mathou, ne s’avoue pas vaincu dans ce bras de fer avec le rectorat. Car tout le monde sait bien que des effectifs en moins aujourd’hui dans une filière, c’est d’autres domaines touchés demain.

Pour bétonner sa filière le Lycée Paul Mathou a besoin de faire remonter les besoins en terme d’emploi sur la filière Maintenance industrielle dans le Comminges. C’est l’argument imparable pour défendre la formation des jeunes Commingeois, dans des secteurs qui leur permettront de s’investir demain sur leur territoire.

Si votre entreprise, votre employeur, vos collègues, connaissent des recrutements potentiels dans le secteur, il faut le faire remonter au Lycée Paul Matou par l’intermédiaire de Franck Blandin (blandin.franck@orange.fr).