Des territoires inhabitables en France avec le dérèglement climatique pourraient bien devenir une réalité dans certaines zones inondables ou à l’inverse en pénurie d’eau. Après les dernières inondations dans le Pas de Calais, le ministre de la transition écologique, Cristophe Béchu, évoque ouvertement cette possibilité. Et pour celui-ci n’est pas connu pour des prises de position très courageuses en la matière. Dans certains quartiers inondés à plusieurs reprises des habitants régulièrement sinistrés envisagent aussi cette possibilité. Le sujet d’abandonner à la nature des territoires urbanisés n’est donc plus un sujet tabou. La notion d’insécurité climatique s’installe dans les sujets de réflexion avec les phénomènes météo tout à la fois plus récurrents et plus intenses.Mais il reste encore la question cruciale de l’indemnisation de combien et par qui ?
Peut-on s’habituer aux inondations à répétitions ?
Le dérèglement climatique impacte directement la pluviométrie. Les spécialistes préviennent que les précipitations vont devenir régulièrement très importantes sur des zones très ciblées. Bien sûr les inondations touchent en premier lieu les zones proches des grands cours d’eau, mais pas uniquement. Désormais l’intensité des pluies peut entrainer un territoire non exposé au cour d’eau. Le risque d’inondation augmente donc considérablement par la fréquence et l’intensité. Et c’est malheureusement ce que l’on voit en ce moment dans le Pas de Calais avec des habitants touchés plusieurs fois en quelques mois. Certains terminaient à peine les travaux de réhabilitation de leur maison quand l’eau est entrée une nouvelle fois. Forcément les sinistrés partagent un profond désarroi, tant la tâche est lourde pour surmonter des pertes importantes. Après le grand nettoyage, il faut sécher, vider, jeter, remplacer, rénover, … avec au milieu la bataille avec les experts et les assurances. Des assurances qui en profitent elles pour augmenter la surprime catastrophe naturelle.
Des territoires inhabitables en France avec le dérèglement climatique
Le sujet de rendre inhabitable des territoires désormais régulièrement inondé n’est plus tabou. Maintenant que les mots sont posés sur cette réalité nouvelle, comment va évoluer le débat. Une fois accepté que la nature est toujours plus forte que la capacité de l’homme à essayer de la détruire, il faut maintenant trouver les modalités de retrait de l’homme sur ces territoires. Outre la question sentimentale pour certains, la problématique repose surtout sur la question de l’indemnisation financière. Qui de l’Etat ou des assurances portera l’indemnisation des propriétaires de ces zones rendues à la nature ? Quels sont les critères d’indemnisation ? Des sujets certes importants, mais finalement secondaire face à ceux qui découvrent (ou pas) que leur mode vie cause leur propre perte. On ne peut pas tout à la fois vouloir détruire la nature et la biodiversité pour des caprices de consommateur et considérer que les effets seront pour les autres.