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Le steak végétal revient sur la table après une ultime décision de justice considérant que la confusion entre steak de viande et steak végétal n’existe pas pour les consommateurs. Ce 20 décembre 2023 la cour de cassation a rejeté la demande d’Interbev (organisme de la filière bovine). Depuis 2018, Interbev poursuivait le groupe Nutrition & Santé notamment propriétaire des marques Céréal Bio et Soy, estimant que la dénomination steak végétal sur des produits à l’apparence carnée, constituait une concurrence déloyale, du parasitisme et des pratiques commerciales trompeuses. En 2022, la cour d’appel de Rennes avait rendu une décision bien argumentée que Interbev contestait en se pourvoyant en cassation. Le lobby de la viande débouté par la cour de cassation, les acteurs des produits végétaux pourront continuer d’utiliser la dénomination « steak végétal ». Sauf que le gouvernement lui-même sous l’emprise du lobby de la viande, compte bien lui aussi interdir l’appellation steak ou lardon pour la filière végétale.



Toujours plus de viande

Personne ne peut désormais ignorer l’impact de l’élevage intensif sur le climat, mais surtout en premier lieu sur le bien-être des animaux. Des porcs élevés sur des grilles, des vaches attachées, des poules entassées, … on a tous en tête des images violentes d’animaux maltraités dans des fermes usines en France et ailleurs. Heureusement, il existe encore des éleveurs soucieux d’élever consciencieusement des bêtes, certes vouées à finir à l’abattoir. Mais ils sont trop peu nombreux pour remplir les rayons des supermarchés et les chariots des consommateurs à la recherche de produits toujours plus transformés. Des produits qui doivent être bons (mais là c’est la chimie qui s’en occupe), facile à préparer (avec plein de plastique autour), et pas cher (quitte à en jeter la moitié). Et même si l’on conteste une baisse des achats de viande en supermarché, la consommation globale augmente (85kg de viande/an/personne) car la viande se consomme aussi énormément hors domicile (cantine et restauration). Rien que dans les fast-food empire de la maltraitante animale et environnementale, les chiffres s’envolent.



Le steak végétal revient sur la table

Dans ce contexte de surconsommation de viande, et de baisse de la consommation bio, les acteurs de la filière végétale tentent d’innover pour convaincre de nouveaux consommateurs. D’un côté certains acteurs, véritables industriels de la viande végétale, misent sur des produits toujours plus similaire à l’expérience carnée (steak végétal pour burger, émincé type poulet, ou préparation bolonaise) . De l’autre côté, d’autres reviennent aux fondamentaux des produits végétaux riches en protéines comme le tofu ou le tempeh (avec même un tempeh des Pyrénées, terre d’élevage). Et finalement qu’importe tant que le bilan carbone et nutritionnel de ces alternatives végétales reste positif.



Le gouvernement sous la pression du lobby de la viande

Le gouvernement déjà condamné pour inaction climatique, complice de la prolongation de l’usage du glyphosate, voudrait bien abattre le secteur des produits végétaux type carnés. Une première tentative d’interdiction des « lardons végétaux », des « saucisses véganes » ou du « steaks de soja » avait été marqué par une suspension du Conseil d’Etat en 2022. Mais complice de nombreux lobbies climatiques, le gouvernement ne comptent pas renoncer et revient avec de nouvelles propositions en reprenant les arguments des industriels de la viande. Aussi, cette dernière décision de justice en faveur de la filière végétale pourrait freiner le gouvernement dans ces ardeurs.