La tendance de chiner sa décoration et ses meubles (et ses vêtements) s’impose comme une alternative écoresponsable et durable à la décoration scandinave en carton et à la fastfashion. L’horrible table de cuisine en formica que vos parents ne supportaient plus chez vos grands-parents est désormais très tendance. Pour la table et la bonnetière rustique de la salle à manger en bois massif, il va falloir attendre un peu … Mais par contre le fauteuil Louis XV se verrait rhabillé de nouveaux motifs et de nouvelles couleurs. Voilà comment le mobilier de seconde main redevient tendance. Avec les brocanteurs, les vides-greniers, c’est aussi désormais sur internet que l’on chine la décoration, l’aménagement de sa maison et sa garde-robe.
La vague de l’économie circulaire
L’économie circulaire s’est désormais le terme plus sexy pour désigner le marché de l’occasion, de la seconde main. Un temps on épluchait les journaux de petites annonces, on écumait les brocanteurs, à la recherche d’une armoire pour le salon, d’une vieille voiture d’enfant, ou de vieux vinyles. Mais à l’époque ce mode de consommation n’était pas très tendance. Bien au contraire, c’était carrément ringard. En ce temps là la tendance, c’était l’hyperconsommation, la décoration jetable, les meubles scandinaves en carton, les samedis supermarché, … Mais comme pour nos vieux meubles vintage, nos vêtements d’occasion, notre équipement de montagne seconde main, l’économie circulaire est venue remettre les vieilles pendules à l’heure. Mieux consommer, consommer durable, limiter sa consommation, sobriété heureuse, deviennent la tendance en matière de non consommation.
Recycler et chiner pour décorer, aménager et s’habiller
Il faut bien reconnaître que l’on ne voit pas beaucoup de meubles en carton scandinaves dans les vide-greniers ou dans les brocantes. Il faudrait déjà qu’ils résistent dans le temps et à plusieurs démontages. On a bien compris que cette frénésie de consommation nuisait aux ressources finies de notre planète, mais aussi à notre moral. Aujourd’hui, l’évidence re-sonne à la porte, pour nous rappeler que notre décoration, nos meubles, nos équipements, nos vêtements … en matériaux naturels, durables, … étaient bien plus rassurants.
A l’heure à tout vacille autour de nous, que l’on mesure la fragilité de notre humanité, l’envie de vivre dans un environnement sécurisant prend le dessus. Et tout à cas la bonnetière de papi, la bergère à tricot de mami, et la table en formica de tata deviennent stylés et sécurisant. Comme un héritage du temps où l’on appréciait la qualité des réalisations et des matériaux.
Le succès des sites de seconde main
Dans un monde toujours plus numérique, les journaux de petites annonces, et les brocanteurs, ont laissé la place aux sites de petites annonces, aux places de marché de mobilier d’occasion ou aux friperies en ligne. Il y a fort à parier qu’après la pandémie, les vide-greniers, les brocanteurs, et les friperies prendront leur revanche. Mais l’essentiel est bien de retrouver du bon sens en limitant sa consommation, en privilégiant des équipements durables dans le temps. C’est souvent dans les crises que l’on retrouve le sens de bonnes choses. Que se soit dans nos assiettes, nos placards, et nos maisons le vrai goût des bonnes choses. On pourrait faire largement mieux, mais pour cela c’est l’affaire de chacun. C’est à chacun de faire ce bout de chemin vers un monde plus solidaire, plus durable, et plus responsable. C’est alors que « la polémique à la con sur la baguette de pain à 29 centimes » , de Michel Edouard Leclerc chantre du greenwashing et l’écrasement social disparaitra enfin de notre vue.