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Le gouvernement taille encore dans les haies

Haies taille gouvernement

 

Le gouvernement taille encore dans les haies

Quand les économies d’aujourd’hui deviennent des catastrophes de demain

Publié dans Melles750.fr | Octobre 2025

Alors que la communauté scientifique, les agriculteurs et les experts environnementaux s’accordent à dire que les haies sont indispensables pour lutter contre le réchauffement climatique, le gouvernement vient de réduire drastiquement le budget destiné à leur plantation et leur entretien. Une décision qui semble ignorer délibérément les bénéfices multiples de ces écosystèmes fragiles et essentiels.

Des haies qui disparaissent, des risques qui s’accumulent

Depuis des décennies, les haies disparaissent du paysage français. Cette tendance s’accélère alors que nous aurions besoin du contraire. Les chiffres sont accablants : en France métropolitaine, près de 250 000 kilomètres de haies ont disparu en cinquante ans. À ce rythme, c’est un patrimoine écologique et un système de régulation naturelle que nous détruisons sciemment.

Les haies ne sont pas de simples ornements du paysage rural. Elles constituent des refuges pour des milliers d’espèces animales et végétales. Insectes pollinisateurs, oiseaux, petits mammifères : tous dépendent de ces corridors écologiques pour survivre et se reproduire. Lorsqu’une haie disparaît, c’est tout un écosystème qui s’effondre.

Mais il y a plus inquiétant encore. Les haies jouent un rôle primordial dans la régulation hydrologique des sols. Leurs racines profondes fixent la terre et réduisent considérablement le risque d’érosion. Sans elles, les sols s’appauvrissent, se compactent, et leur capacité à absorber l’eau diminue drastiquement. C’est ainsi que naissent les inondations, que s’aggravent les glissements de terrain, que les tempêtes causent des dégâts toujours plus massifs.

Un rempart contre le dérèglement climatique

La communauté scientifique ne cache plus son alarme. Les haies constituent l’une des solutions les plus efficaces et les moins coûteuses pour ralentir le changement climatique. Comment ? D’abord, elles stockent du carbone. Une haie bien entretenue peut séquestrer plusieurs tonnes de carbone par hectare et par année. C’est un puits de carbone naturel, gratuit, qui se régénère lui-même.

Ensuite, les haies réduisent les températures locales. Durant les périodes de canicule, elles créent des microclimats plus frais, ce qui bénéficie aux espaces agricoles adjacents et aux zones habitées. En été 2022, lors de la grande sécheresse, les agriculteurs qui possédaient des haies ont enregistré moins de stress hydrique sur leurs cultures. Les données l’ont prouvé : les haies sauvent des récoltes.

Enfin, et cela est capital, les haies régulent les phénomènes météorologiques extrêmes. Elles cassent la force du vent, réduisant ainsi les dégâts des tempêtes. Elles ralentissent l’écoulement de l’eau lors des fortes pluies, limitant les risques de débordement et d’inondation soudaine. Chaque hectare de haie plantation supplémentaire est une assurance contre les catastrophes naturelles.

La biodiversité, cet atout oublié

Des îlots vitaux pour la faune et la flore

Une haie, c’est bien plus qu’une simple rangée d’arbustes. C’est un écosystème complet qui devient crucial dans des paysages de plus en plus fragmentés par l’agriculture intensive et l’urbanisation. Les oiseaux y trouvent des sites de nidification sûrs. Les insectes pollinisateurs y vivent et s’y reproduisent. Les petits mammifères y creusent leurs terriers.

Les haies anciennes, celles qui ont deux cents ans ou plus, deviennent des forêts linéaires extraordinaires. Elles abritent des espèces devenues extrêmement rares ailleurs. Un seul hectare de haie peut accueillir autant d’espèces d’oiseaux qu’une petite forêt. Ces données scientifiques sont irréfutables, reconnues par tous les instituts de recherche en écologie.

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Les agriculteurs le savent : les haies, c’est rentable

Contrairement à ce que les discours technocrates pourraient laisser entendre, les agriculteurs ne sont pas adversaires des haies. Beaucoup d’entre eux réclament même un soutien pour en planter davantage. Pourquoi ? Parce qu’ils voient les résultats sur le terrain. Les parcelles bordées de haies sont plus productives à long terme.

Les haies offrent un abri aux insectes auxiliaires qui régulent naturellement les populations de ravageurs. Les pesticides diminuent, les rendements augmentent. Les sols conservent leur humidité plus longtemps, réduisant le besoin d’irrigation. À l’heure où les ressources en eau se font rare, c’est un avantage majeur.

Des études menées en France, en Allemagne et au Royaume-Uni montrent que l’investissement dans les haies est rentabilisé en dix ans. Après cela, c’est du bénéfice pur pour l’agriculteur et pour la collectivité. Pourquoi, alors, le gouvernement prétend-il qu’il n’a pas les moyens de soutenir cette transition ?

La courte vue des gouvernants

Des économies d’aujourd’hui, des dépenses démultipliées demain

C’est le paradoxe absurde de notre époque : le gouvernement rogne sur des budgets préventifs pour devoir débourser des sommes colossales quand les catastrophes arrivent. Chaque tempête, chaque inondation, chaque glissement de terrain coûte des centaines de millions d’euros. Les assurances augmentent, les déficits budgétaires s’aggravent, les collectivités territoriales doivent réinventer les infrastructures et réparer les destructions.

Le budget actuel pour les haies représente quelques dizaines de millions d’euros par an. Cela semble énorme sur le papier, jusqu’au moment où on le compare aux 5 milliards d’euros dépensés annuellement pour réparer les dégâts liés aux inondations en France. Jusqu’au moment où on réalise que chaque catastrophe naturelle majeure coûte plus que le budget total d’une décennie de politique haies.

Les calculs économiques les plus élémentaires montrent que l’on gagne de l’argent à investir massivement dans la restauration et l’entretien des haies. Et pourtant, c’est l’inverse que choisit le gouvernement.

L’incapacité chronique à agir

Planter des haies, ce n’est pas une révolution technologique complexe. C’est un geste simple, éprouvé depuis des siècles, que les paysans de tous les pays savent faire. La science confirme ce que l’expérience a toujours démontré. Et pourtant, face à ce geste simple et nécessaire, notre classe politique se montre incapable d’agir de manière cohérente et durable.

Au lieu de cela, nous voyons des annonces fleuries, des promesses non tenues, des budgets qui oscillent en fonction des équipes au pouvoir. Pendant ce temps, les haies continuent de disparaître, les sols s’érodent, les écosystèmes s’effondrent, et les catastrophes naturelles s’accumulent.

Les petits gestes comptent, disent-les gouvernants. Mais dès qu’il s’agit de transformer ces petits gestes en vraie politique publique, avec des moyens financiers constants et des objectifs mesurables, la volonté s’évapore. C’est une schizophrénie politique caractéristique : on prêche l’écologie quand c’est électoralement rentable, mais on la sacrifie dès que cela demande des budgets réels.

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Ce que devrait être la vraie politique écologique

Une véritable politique écologique ne consisterait pas à annoncer des chiffres prestigieux lors des conférences internationales sur le climat, mais à investir solidement et régulièrement dans des solutions concrètes et efficaces. Les haies en font partie. Tout comme les zones humides, les forêts, les prairies extensives : des solutions naturelles, reconnues par la science, que nous savons faire fonctionner.

La vraie politique climatique demande de la constance, de la régularité budgétaire, et surtout une acceptation du fait que quelques dizaines de millions investis aujourd’hui économiseront des milliards demain. C’est une simple question de rationalité économique. Mais c’est aussi une question de vision long terme, de capacité à penser au-delà des cycles électoraux de cinq ans.

Tant que nos gouvernants continueront à trancher dans les budgets de prévention, tant qu’ils continueront à privilégier l’urgence de court terme à l’investissement de long terme, nous continuerons à être pris de court par les catastrophes naturelles que nous aurions pu largement prévenir. Les haies ne sont qu’un symbole, certes, mais un symbole frappant de cette incapacité chronique à agir vraiment pour le climat.

« Les haies ne disparaissent pas par hasard. Elles disparaissent parce que nous choisissons de les laisser disparaître. »

 

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