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Les monnaies alternatives dans les Pyrénées Haut-Garonnaises autour des monnaies locales et des cryptomonnaies restent malheureusement confidentielles. Panorama Pyrénéen des monnaies alternatives de la touselle au bitcoin.

Le retour en force du territoire et du local

Balbutiante avant la crise sanitaire, la tendance du local se renforce depuis le premier confinement. Une tendance que l’on retrouve à différents niveaux. On pense d’abord à la consommation locale, et bien avant à la production locale (maraichage, élevage, fromage, savon, bière, …). La combinaison production locale, bio et/ou raisonnée modifie les comportements de consommation. Pris de panique pendant le premier confinement, nombre de Français et de Pyrénéens, ont (re)découvert les produits bien de chez eux. Une consommation de bon sens, éminemment écologique, qui a rapproché celles et ceux qui produisent sur nos territoires, et les populations locales.

Production locale de légumes

Production locale de légumes

Malheureusement, une fois les confinements passés, les habitudes de consommation en supermarché ont repris le pas. Une tendance malheureusement confirmée par une étude sur la consommation locale de la Préfecture de Haute-Garonne dans le cadre du plan France relance.

Mais pour autant, il ne faut pas renoncer, et persévérer à cultiver la vertu de ce mode de consommation. A côté de cela d’autres secteurs d’activités sont concernés par le retour à l’échelle locale. On peut citer la presse locale qui fait un retour en force, après de nombreuses années de difficultés. Et la tendance touche même des secteurs plus surprenants comme le financement (participatif) ou le paiement.

Les monnaies locales du Comminges aux Pyrénées

Les monnaies locales viennent en support et pour stimuler de la consommation locale. C’est le modèle le plus vertueux entre argent et écologie. Les consommateurs payent leurs courses et leurs factures avec une monnaie à la diffusion locale, les commerçants l’utilisent pour payer leurs fournisseurs et producteurs locaux, qui dans le meilleur des mondes, peuvent l’utiliser pour rémunérer des emplois ou des services locaux. Le modèle le plus abouti en France sur la monnaie locale est l’Eusko à l’échelle du Pays Basque.

Autour des Pyrénées Haut-Garonnaises, on retrouve deux monnaies locales, la touselle et la pyrène.

Monnaie locale Comminges, la touselle

Monnaie locale Comminges, la touselle

La touselle s’échange sur le Comminges, avec un bureau de change ou comptoir dans les Pyrénées Haut-Garonnaises à Montréjeau le lundi matin sous la halle. Et de l’autre côté, vers l’Ariège c’est la pyrène qui tourne.

Le principe général pour utiliser une monnaie locale comme la touzelle, c’est d’abord d’adhérer à l’association qui émet la monnaie. Ensuite, au comptoir ou bureau de change, vous échangez vos euros contre des touzelles. L’association vous remet une liste des producteurs et commerçants qui acceptent la monnaie. Vous n’avez plus qu’à utiliser vos petites coupures locales.

Les cryptomonnaies en alternative locale ?

Qui n’a pas entendu parler du Bitcoin, des nouveaux riches en monnaie virtuelle, et des cours qui flambent. C’est un peu le revers de la médaille, d’une approche libertarienne de la monnaie, devenue spéculative. Des cryptomonnaies comme l’ETH(ereum) véritables moyens de paiement, ont elles aussi glissées vers des penchants spéculatifs. Pourtant les protocoles utilisés permettraient d’établir des monnaies locales dématérialisées, plus à même d’augmenter leurs diffusions et leurs usages. Mais malheureusement l’usage au quotidien, perçu comme complexe, reste très confidentiel à la fois dans les téléphones des citoyens et dans les caisses des commerçants. Et si le sujet des cryptomonnaies vous intéresse suivez les actus crypto.

Les limites de la monnaie locale

Bien loin des usages courants des consommateurs, peut-être trop engagée, la monnaie locale peine à trouver sa place dans les usages quotidiens. Que ce soit au niveau des consommateurs que des marchands, l’adoption reste timide et confidentielle. Comment y remédier ?

Peut-être avec une communication plus positive, plus rassurante et plus valorisante ? Avec un soutien bien affirmé des collectivités locales qui pourraient l’accepter pour le paiement des services locaux ? En dématérialisant l’accès depuis le change jusqu’au paiement ?