(Last Updated On: 12 février 2024)

Saint-Gaudens se mobilise contre la réforme des retraites, et c’est une grande première. Dans le Comminges la culture sociale est plutôt à l’indifférence. Le commingeois est plutôt du style à vivre bien tranquillement dans son petit coin. Il est toujours difficile dans ce territoire de mobiliser sur des causes plus générales. Mais la réforme des retraites semble toucher directement le Comminges. Depuis le début de la mobilisation on assiste régulièrement à des manifestations au centre de Saint-Gaudens, ou sur le fameux rond-point d’Estancarbon. Des cortèges qui les grands jours de mobilisation compte jusqu’à 2500 personnes. Pas mal pour une sous-préfecture de 11 000 habitants. Des manifestants qui préfèrent défiler localement que de s’éloigner pour se noyer dans le cortège Toulousain.



Saint-Gaudens se mobilise contre la réforme des retraites

Ce matin encore, samedi 18 mars, les opposants à la réforme des retraites réagissaient sur le rond point d’Estancarbon (le fameux à 200 000€}. Choqués et en colère après l’usage du 49.3 par le gouvernement et le président Macron, ils n’en demeuraient pas moins joyeux dans leur démarche militante. Derrière des banderoles de la CGT, sous les applaudissements des passants ou sous les klaxons des automobilistes, tous affichaient de larges sourires. Des sourires de façade, parfois empreint de résignation, mais qui témoignent d’une solidarité certaine dans cette lutte inégale face à une macronie de plus en plus autoritaire.



Une réforme des retraites qui ne passe pas

De manière dogmatique, et pour répondre aux attentes de son cercle d’influence autour de la finance, le président Macron s’entête à reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Outre le décalage, les conditions de trimestre évoluent également avec de nombreuses inégalités notamment pour les carrières longues et les femmes. La macronie veut faire peser les retraites sur ceux qui travaillent le plus durement. D’autres sources de financement existent. Mais à la solde de cercles financiers, des ultra-riches, des grands groupes, et des plus riches en général, Macron s’obstine et défie le mécontentement du peuple. D’ailleurs pour justifier son passage en force, le président avoue répondre à des (ses) exigences « sur des risques financiers, économiques ». Plus que la colère le président privilégie clairement l’argent. Ce sachant battu dans l’opinion, battu à l’Assemblée Nationale, c’est par la force et l’usage du 49.3 que le président entend faire passer sa loi. Un logiciel cynique du quoi qu’il en coûte à la démocratie. Car il le sait bien, ses méthodes anti-démocratiques, conduiront inexorablement à l’élection de Marine Le Pen. Mais qu’importe, après lui le déluge !



Des manifestations de plus en plus violentes

Les syndicats avaient prévenus. A force d’ignorer la contestation, elle finirait par gronder plus fort. Et avec ce grondement des risques de débordements importants. Même dans le camp présidentiel certains appellent déjà à la démission du gouvernement. Ainsi, le député MoDem du Loiret Richard Ramos appelle le gouvernement d’Elisabeth Borne, « condamné », à démissionner. Lundi ce sera le vote de la motion de censure (transpartisane) à l’Assemblée Nationale. Si elle devait être votée, le gouvernement devra démissionner. Et la réforme des retraites irait automatiquement à la poubelle. Si la motion de censure n’était pas votée, qu’en sera-t-il ? On peut craindre que la colère des français devienne alors incontrôlable. Mais ça le président n’en a que faire. Il sait bien qu’avec le temps, la résignation l’emportera.