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Uls un site naturel extraordinaire à découvrir avec l’AREMIP, tel était le programme de la journée du mercredi 28 août 2024. Les randonneurs engagés sur le GR10 traversent immanquablement le plateau d’Uls et ses tourbières, en laissant sur le côté l’étang d’Uls et ses rares isoétes. La plupart des randonneurs, et même les habitants de Melles et de sa vallée, ignorent l’importance de ce site pourtant classé Espace Naturel Sensible sur la zone Natura 2000. L’AREMIP (Action Recherche Environnement Midi-Pyrénées) est le premier gestionnaire de tourbières sur les Pyrénées Centrales pour y mener des actions de reconnaissance, de suivi, de protection et de sensibilisation. C’est dans ce contexte que l’association installée à Montréjeau organisait cette journée de découverte du plateau et de l’étang d’Uls.

Etang d'Uls

Etang d’Uls

Uls un site naturel extraordinaire à découvrir avec l’AREMIP

On accède au plateau et l’étang d’Uls en suivant le GR10 depuis Labach de Melles, moyennant quelques trois heures de marche. Depuis le parking de Labach de Melles, on s’engagement rapidement dans la forêt avec une première pente bien raide, avant de traverser le ruisseau du Goutte-de-Peyre-Nère, puis le ruisseau d’Auède. A partir de là le chemin devient bien plus rocailleux avec un dernier point au travers d’un petit tuyau. A la sortie de la forêt, on se retrouve à découvert, bien exposé aux rayons du soleil avec une superbe vue sur la vallée. Le sentier continu évidemment de monter dans des passages un peu plus techniques (mais sans grandes difficultés) avant d’atteindre une première cabane. Une dernière pente, avant de découvrir le plateau d’Uls. Le plateau d’Uls à 1950 mètres, toujours sur la commune de Melles, est majestueux et impressionnant par la présence de nombreux lacquets, grouilles et surtout tourbières.

Journée sensibilisation AREMIP au plateau d'Uls

Journée sensibilisation AREMIP au plateau d’Uls

Uls et sa flore caractéristique

Sphaigne

Sphaignes

Autour des tourbières on trouve les sphaignes. Une formation de type mousse qui a la caractéristique de se développer sans racine dans un sol acide. Elle peut stocker de l’eau jusqu’à 20 fois sa masse. Elle se développe autour de la tourbière de manière concentrique. La décomposition des parties les plus anciennes vient alimenter la tourbière en matières végétales. Toujours aux abords d’une grouille, ce sont des plantes carnivores qui se développent en captant quelques insectes qui viennent se coller sur les feuilles de la plante avant d’être digérés. La droséra se repère assez facilement par sa couleur rougeâtre. Des joncs filiformes viennent tapir les abords des tourbières. Tout autour ce sont les rhododendrons et les myrtilliers qui couvrent le sol.

Plantes carnivores Droséra

Plantes carnivores Droséra

Les tourbières d’Uls réserves de CO2

Les tourbières à l’échelle planétaire ne représentent que 3% de la surface de la terre, mais représentent jusqu’à 25% du stock mondial de CO2. Longtemps l’homme dans sa folie destructrice pour dompter une nature qu’il trouve plus au moins avantageuse, a cru bon de détruire ces zones humides. L’homme préfère mille fois une zone bien plane au relief asphalté qu’un espace marécageux dont on ne peut rien faire.

Fort heureusement, le règlement sur la restauration de la nature a été définitivement adopté par le Conseil des ministres de l’Environnement de l’Union européenne (UE) le 17 juin dernier. Il fixe notamment l’objectif de restaurer l’ensemble des écosystèmes terrestres et marins dégradés de l’Union européenne d’ici 2050. Et en particuliers, il prévoit également la restauration et la remise en eau des zones de tourbières drainées.

A noter que pour l’heure la zone d’humide du plateau d’Uls ne semble pas souffrir du réchauffement climatique.

L’étang d’Uls et les isoètes

A gauche du GR10 sur le plateau d’ULS, c’est l’étang d’Uls qui attire l’attention des apprentis biologistes. Sur les premiers mètres de l’étant on devine, puis on observe aux jumelles les isoètes. Les isoètes sont des fougères aquatiques vivaces. Elles sont qualifiés de reliques glaciaires et considérés très anciens en raison de leur absence d’évolution depuis 400 millions d’années (Citoleux J., 2003). Ces espèces sont de bons bio-indicateurs de la qualité des milieux.

Abords de l'étang d'Uls

Abords de l’étang d’Uls

Sur l’Etang d’Uls on retrouve l’isoète à spores hérissés (Isoetes echinospora).

L’expertise partagée des chargés d’étude de l’AREMIP

Tout l’intérêt de participer à ces journées de découverte de l’AREMIP, réside dans l’expertise partagée des chargés d’étude de l’AREMIP, en l’occurrence Coraline et Corentin pour cette journée sur le plateau d’Uls. Après une telle journée, initiés, comme novices, ne verront plus le plateau d’Uls comme une zone marécageuse hostile aux randonneurs, mais comme un espèce naturel préservé et riche d’un écosystème aussi impressionnant que fragile par son interdépendance.