Jimmy Gressier, Étienne Daguinos et Yann Schrub qualifiés pour la finale du 5000 mètres
Tokyo, vendredi 19 septembre 2025 — Une première dans l’histoire de l’athlétisme français s’est écrite ce vendredi au Stade national de Tokyo. Pour la première fois, trois coureurs tricolores se sont qualifiés simultanément pour une finale du 5000 mètres aux championnats du monde d’athlétisme.
Jimmy Gressier, la confirmation d’un champion
Quelques jours après son sacre historique sur 10 000 mètres, Jimmy Gressier a prouvé qu’il n’avait rien perdu de sa forme étincelante. Le champion du monde en titre a validé son billet pour la finale du 5000 mètres en prenant la deuxième place de sa série avec un chrono de 13’41″64, démontrant une aisance remarquable malgré les efforts consentis lors de sa victoire dimanche dernier.
Parti tranquillement selon sa tactique habituelle, le coureur de 28 ans originaire de Boulogne-sur-Mer a accéléré progressivement à partir des 2 000 mètres pour se positionner à l’avant du peloton. Sa gestion de course, toujours aussi maîtrisée, lui a permis de dérouler jusqu’à la ligne d’arrivée sans forcer outre mesure, gardant des ressources précieuses pour la finale de dimanche.
Cette qualification confirme les ambitions de doublé “à la Mo Farah” du Nordiste, qui rêve d’imiter l’exploit du Britannique capable de remporter les deux distances aux mêmes mondiaux. Avec son titre déjà acquis sur 10 000 mètres et cette qualification sereine, Gressier s’impose comme l’un des favoris pour un nouveau podium.
Étienne Daguinos, la belle surprise bordelaise
À 25 ans, Étienne Daguinos a signé l’une des plus belles performances de ces séries. Le coureur de l’US Talence Athlétisme a décroché sa qualification en arrachant la 8e place de sa série grâce à une magnifique dernière ligne droite, franchissant la ligne en 13’14″87.
Cette performance représente bien plus qu’une simple qualification pour le natif de Saint-Germain-en-Laye qui a grandi près de Bordeaux. Après la déception des Jeux olympiques de Paris 2024 où il n’avait pas réussi à se qualifier, ce rendez-vous tokyoïte marque une véritable renaissance. “Je voulais me prouver que je pouvais finir fort sur une course tactique, ça me met en confiance pour la finale”, a-t-il confié au micro de France TV, les larmes aux yeux.
Un parcours exemplaire
Le parcours de Daguinos force l’admiration. Découvrant l’athlétisme à 13 ans après avoir touché à de nombreux sports (tennis, football, natation, triathlon), il s’est rapidement imposé sur la scène nationale. Champion de France de cross-country en 2018 et 2019, champion de France espoirs sur 5000 mètres en 2020, il a ensuite établi un record de France espoir sur 5 kilomètres en 2021.
L’année 2024 a marqué un tournant décisif avec son record d’Europe sur 10 kilomètres route établi à Lille en novembre (27’04”), battant l’ancien record de Jimmy Gressier lui-même. Cette performance l’a définitivement propulsé dans l’élite mondiale et lui a donné la confiance nécessaire pour viser les sommets.
Entraîné depuis onze ans par Emmanuelle Roux, secondée par Yannick Dupouy, Daguinos effectue ses stages d’altitude à Font-Romeu et court entre 90 et 120 kilomètres par semaine à l’entraînement. Parallèlement à sa carrière sportive, il a poursuivi ses études en économie-gestion à l’université de Bordeaux, bien qu’il ait mis en pause ses études supérieures pour se concentrer sur sa qualification olympique.
Yann Schrub, l’étudiant en médecine qui court avec les meilleurs
La troisième qualification française porte la signature de Yann Schrub, champion d’Europe 2025 du 10 kilomètres sur route qui a su placer un coup d’accélérateur décisif dans la dernière ligne droite pour couper la ligne en 7e position avec un chrono de 13’42”.
Présent dans la même série que Gressier, Schrub a montré une belle maîtrise tactique. Un temps sous la menace dans la dernière ligne droite, il a parfaitement géré ses efforts pour assurer sa place en finale. Cette qualification représente l’aboutissement d’une saison remarquable pour celui qui jongle entre ses études de médecine et l’athlétisme de haut niveau.
Son profil atypique d’étudiant-athlète lui confère une dimension particulière dans le peloton mondial. Capable de rivaliser avec les meilleurs tout en poursuivant un cursus médical exigeant, Schrub incarne parfaitement la nouvelle génération d’athlètes français qui refuse de choisir entre excellence sportive et réussite académique.
Un parcours remarquable
La progression de Schrub ces dernières années force l’admiration. Son titre européen sur 10 kilomètres route témoigne de sa polyvalence et de sa capacité à exceller sur différents terrains. Cette adaptabilité sera un atout précieux pour la finale, où la dimension tactique prendra une importance capitale face aux spécialistes mondiaux de la distance.
Une première historique pour l’athlétisme français
Jamais dans l’histoire des championnats du monde d’athlétisme, la France n’avait réussi à placer trois coureurs en finale du 5000 mètres masculin. Cette performance collective témoigne de la profondeur retrouvée de l’athlétisme français sur les courses de fond, secteur longtemps considéré comme le parent pauvre du sport tricolore.
Cette densité exceptionnelle s’explique par plusieurs facteurs convergents : une meilleure structuration de la filière fond, des méthodes d’entraînement modernisées, et surtout une génération talentueuse qui n’hésite plus à se confronter à l’élite mondiale dès le plus jeune âge.
Une dynamique collective porteuse
La présence simultanée de Gressier, Daguinos et Schrub en finale crée une dynamique collective rare dans l’athlétisme individuel. Cette émulation mutuelle, déjà visible lors des championnats de France de Talence où Schrub avait surpris Gressier dans la dernière ligne droite, peut s’avérer déterminante face à la concurrence internationale.
Les trois hommes se connaissent parfaitement, s’entraînent parfois ensemble et partagent une vision commune de la course de fond moderne, mêlant vitesse pure et endurance. Cette complicité pourrait leur permettre de peser collectivement dans les débats tactiques de la finale.
Les défis de la finale
Dimanche, les trois Français devront affronter l’élite mondiale menée par le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, l’Américain Grant Fisher et les redoutables représentants du Kenya et de l’Éthiopie. La concurrence s’annonce impitoyable sur une distance où les écarts se jouent souvent au centième.
Gressier part avec le statut de favori grâce à sa récente victoire sur 10 000 mètres qui a démontré sa forme exceptionnelle. Daguinos et Schrub, libérés de la pression, pourront jouer les trouble-fêtes et viser une place sur le podium en cas de course tactique.
La stratégie collective pourrait s’avérer payante : si l’un des trois Français parvient à emmener un train d’enfer en début de course, il pourrait user prématurément les favoris et permettre à ses compatriotes de placer une attaque décisive dans le final.
Des ambitions légitimes
Les chronos réalisés lors des séries placent les trois Français dans la première partie du tableau, avec des temps qui auraient permis de briguer une médaille lors des précédents mondiaux. Gressier (13’41″64), Schrub (13’42”) et Daguinos (13’14″87) ont tous les atouts pour jouer les premiers rôles.
L’état de forme exceptionnel de Gressier, la progression fulgurante de Daguinos et la maturité tactique de Schrub constituent autant d’atouts pour espérer un exploit historique dimanche soir dans l’enceinte tokyoïte.
Un symbole de renouveau
Au-delà de la performance sportive, cette qualification collective symbolise le renouveau de l’athlétisme français sur les courses de fond. Longtemps dominées par les nations est-africaines et quelques individualités occidentales isolées, ces distances voient désormais émerger une véritable école française du demi-fond long.
Cette nouvelle génération, formée dans les clubs hexagonaux et entraînée par des techniciens français, prouve que l’Hexagone peut rivaliser durablement avec les meilleures nations dans toutes les disciplines de l’athlétisme. Gressier, Daguinos et Schrub incarnent parfaitement cette ambition retrouvée.
Leurs parcours différents — du champion confirmé au révélation en passant par l’étudiant-athlète — montrent qu’il n’existe pas un modèle unique pour atteindre l’excellence. Cette diversité constitue une richesse pour l’athlétisme français et inspire toute une génération de jeunes coureurs.
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Rendez-vous dimanche pour un finale historique
La finale du 5000 mètres masculin dimanche soir promet d’être l’un des moments forts de ces championnats du monde de Tokyo. Avec ses trois représentants qualifiés, la France dispose d’arguments sérieux pour espérer une médaille, voire plusieurs si les astres s’alignent.
Jimmy Gressier, fort de sa récente victoire sur 10 000 mètres, part avec les faveurs du pronostic. Étienne Daguinos, libéré après sa difficile non-qualification olympique, n’aura rien à perdre. Quant à Yann Schrub, sa polyvalence et son intelligence tactique pourraient faire la différence dans une course qui s’annonce très ouverte.
Quoi qu’il arrive dimanche, ce vendredi 19 septembre 2025 restera gravé dans l’histoire de l’athlétisme français comme le jour où trois coureurs tricolores ont écrit une page inédite du demi-fond hexagonal. Une performance collective qui augure de belles perspectives pour les années à venir et confirme que la France a retrouvé sa place parmi les nations qui comptent sur la piste mondiale.
[…] Yann Schrub, champion d’Europe 2025 du 10km sur route et étudiant en médecine, a confirmé sa montée en puissance internationale. Bien placé pendant l’essentiel de sa course, il a pris la septième place en devançant le favori Jakob Ingebrigtsen. En 13 min 42 s 00, il a réalisé une course solide face à l’élite mondiale. […]
[…] Yann Schrub représente une espèce rare dans l’athlétisme moderne : l’étudiant-athlète qui refuse de choisir entre excellence académique et performance sportive. Diplômé en médecine générale de l’Université de Lorraine en mars 2024, il a soutenu sa thèse sur “l’impact de l’anémie ferriprive chez les coureurs”, une problématique qu’il connaît intimement en tant que praticien et sportif. […]