Written by 8h51 Cyclisme, Pyrénées, Tour de France 2026

Tour de France 2026 dans les Pyrénées

Tour de France 2026 Pyrénées

 

Tour de France 2026 dans les Pyrénées

Quatre étapes dans le massif pour une édition qui redistribue les cartes

Le parcours du Tour de France 2026 a été dévoilé le 23 octobre 2025 au Palais des Congrès de Paris. Pour cette 113e édition qui se déroulera du 4 au 26 juillet, les Pyrénées occupent une place stratégique en début de course avec quatre étapes qui dessinent une géographie nouvelle. Si les cols mythiques sont au rendez-vous, certains territoires habituels du Tour brillent cette année par leur absence, signe que les organisateurs cherchent à varier les plaisirs et à explorer de nouveaux terrains de jeu.

L’entrée dans les Pyrénées : de la Catalogne aux pentes ariégeoises

Étape 3 : Granollers – Les Angles (196 km)

Le Tour 2026 prend un départ inédit à Barcelone, avec un contre-la-montre par équipes inaugural dans les rues de la capitale catalane. Après une deuxième étape entre Tarragone et Barcelone, c’est le lundi 6 juillet que le peloton franchira la frontière pour une première arrivée en France. La station des Angles, dans les Pyrénées-Orientales, accueillera les coureurs au terme d’une étape exigeante de 196 kilomètres.

Cette troisième étape affiche 3 950 mètres de dénivelé positif et s’annonce taillée pour les baroudeurs, même si les grimpeurs seront également servis. Le parcours empruntera le col de Toses avant de quitter l’Espagne, puis visitera les plateaux qui entourent Font-Romeu. La montée finale vers Les Angles, longue de 1,7 kilomètre à 7 % de pente moyenne, départagera les coureurs les plus affûtés. L’arrivée sera jugée au Pla del Mir, à 1 800 mètres d’altitude, offrant un panorama spectaculaire sur les sommets environnants.

Cette commune de montagne, qui a déboursé 140 000 euros pour obtenir le privilège d’une arrivée d’étape, n’avait plus vu le Tour depuis près de quarante ans. L’investissement est considérable pour une petite station, mais les retombées médiatiques sont jugées inestimables par les élus locaux. Comme l’explique le maire Michel Poudade : “Un spot à la télé, aux heures de diffusion du Tour, à 140 000 euros, ça n’existe pas. Si nous avons le privilège de recevoir les coureurs venant d’Espagne, et d’être la première ville étape en France, les retombées seront bien au-delà de l’investissement.”

Les Angles, station prisée des adeptes de VTT, avait déjà accueilli la Route d’Occitanie en 2022. Mais recevoir le Tour de France représente un tout autre niveau de reconnaissance. C’est une première historique pour cette commune qui n’a jamais accueilli la Grande Boucle. Le passage du Tour marque les esprits pour des années et positionne définitivement la station sur la carte du cyclisme international.

Étape 4 : Carcassonne – Foix (182 km)

Le mardi 7 juillet, le peloton quittera les remparts de Carcassonne pour mettre le cap sur l’Ariège. Cette quatrième étape de 182 kilomètres traverse le pays cathare avant d’affronter les reliefs ariégeois, plus accessibles que les géants pyrénéens mais suffisamment costauds pour éliminer les sprinteurs les moins résistants. Avec 2 750 mètres de dénivelé positif, l’étape promet d’être animée.

Le col de Montségur, situé à 34 kilomètres de l’arrivée, sera le juge de paix de cette journée. Ce passage emblématique, chargé d’histoire médiévale, permettra de faire un premier tri parmi les prétendants à la victoire d’étape. Christian Prudhomme, le directeur du Tour, décrit cette étape comme “un match tendu entre baroudeurs et sprinteurs résistants dans les bosses”. Les cinq précédentes arrivées à Foix ont toujours souri à des coureurs audacieux, capables de lancer des offensives au bon moment.

Foix n’est pas une inconnue du Tour. La préfecture ariégeoise a déjà accueilli la course à plusieurs reprises, notamment en 2019 au Prat d’Albis et en 2022 au centre-ville sur les allées de Villote. L’arrivée 2026 se fera sous les murs du château médiéval qui domine la ville, offrant un décor spectaculaire pour les téléspectateurs et les fans massés le long des routes. Cette étape devrait donner une nouvelle opportunité aux baroudeurs après le passage du col de Montségur.

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La transition vers la haute montagne

Étape 5 : Lannemezan – Pau (158 km)

Le mercredi 8 juillet marque un moment de respiration avant le grand plongeon dans la haute montagne. Cette cinquième étape de 158 kilomètres entre Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, et Pau, sera la première du Tour 2026 à ne présenter aucune difficulté majeure. Avec seulement 1 600 mètres de dénivelé positif, ce tracé devrait favoriser les sprinteurs, trop souvent frustrés lors des premières journées montagneuses.

Pau, qui accueille le Tour pour la 77e fois de son histoire, est une valeur sûre de la Grande Boucle. Depuis 1930, la capitale du Béarn s’est imposée comme un camp de base privilégié avant ou après l’escalade des Pyrénées. “L’histoire débutée en 1930 a installé Pau comme camp de base du Tour, avant ou après l’escalade des Pyrénées”, rappellent les organisateurs. La ville a vu défiler tous les types de coureurs : des grimpeurs légendaires comme René Vietto et Fausto Coppi, des baroudeurs téméraires comme Pierrick Fédrigo, et des sprinteurs redoutables comme Sean Kelly, Robbie McEwen, Arnaud Démare ou encore Jasper Philipsen en 2024.

C’est aussi à Pau qu’a été fêté en 2019 le centenaire du maillot jaune, magistralement honoré par Julian Alaphilippe. “Sa situation se prête à tous les profils d’étapes”, soulignent les organisateurs. Cette étape sera l’occasion pour les équipes de sprinteurs de placer leurs cartouches avant que la montagne ne reprenne ses droits de façon impitoyable dès le lendemain. Les directeurs sportifs savent qu’une victoire d’étape à Pau peut valoir de l’or pour le moral d’une équipe et la satisfaction des sponsors.

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L’étape reine des Pyrénées

Étape 6 : Pau – Gavarnie-Gèdre (186 km)

Le jeudi 9 juillet sera le jour de vérité dans les Pyrénées. Avec 186 kilomètres et 4 150 mètres de dénivelé positif, cette sixième étape entre Pau et Gavarnie-Gèdre s’annonce comme “la plus sélective du séjour pyrénéen”, selon Christian Prudhomme. Au menu : le col d’Aspin à 1 489 mètres et le mythique col du Tourmalet culminant à 2 115 mètres, avant une arrivée en altitude à Gavarnie-Gèdre, à 1 380 mètres.

Le directeur du Tour promet une étape qui “associe le classique et l’inédit”. Classique avec ces deux géants des Pyrénées que tous les amateurs de cyclisme connaissent par cœur. Le Tourmalet s’étendra sur 17,1 kilomètres à 7,3 % de pente moyenne, tandis que la montée finale vers Gavarnie-Gèdre s’étalera sur 18,7 kilomètres à 3,7 %. Deux longues ascensions aux profils très différents qui promettent un spectacle de haute voltige.

Inédit avec l’arrivée à Gavarnie-Gèdre, un village de 350 habitants qui n’a jamais été ville-étape du Tour. La station de ski avait certes déjà fait son apparition dans le monde du vélo, notamment avec l’arrivée d’une étape de la Ronde de l’Isard en 2022, mais accueillir la Grande Boucle représente un tout autre niveau. La renommée de ce territoire est assurée par le cirque de Gavarnie, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce site naturel exceptionnel, avec ses parois vertigineuses et sa grande cascade de 427 mètres, offrira un cadre somptueux pour l’arrivée.

La montée finale vers Gavarnie-Gèdre, longue mais roulante avec une pente moyenne de seulement 3,7 %, pourrait ne pas convenir à tous les grimpeurs. Christian Prudhomme anticipe plusieurs scénarios tactiques : “Une explication entre les grands favoris du Tour est bien envisageable dans l’ascension du col d’Aspin puis au col du Tourmalet. À condition qu’ils choisent de lancer les grandes manœuvres avant les quarante derniers kilomètres de l’étape. Dans le cas contraire, la décision se fera entre les meilleurs grimpeurs d’une échappée dans le cadre somptueux du cirque de Gavarnie.”

Cette étape pourrait donc offrir deux types de courses bien différentes : soit une bataille homérique entre les favoris du classement général sur les pentes du Tourmalet, soit un festival de baroudeurs se jouant dans l’ascension finale. Dans tous les cas, le spectacle devrait être au rendez-vous dans l’un des plus beaux décors naturels des Pyrénées.

Les absents remarqués

Si le parcours 2026 offre de belles perspectives, il faut noter l’absence de certains territoires habituels du Tour dans les Pyrénées. Les Pyrénées Haut-Garonnaises, et notamment Luchon, ne verront pas passer le peloton cette année. En 2025, la 14e étape entre Pau et Luchon-Superbagnères avait offert un spectacle mémorable. L’absence de Luchon en 2026 représente une déception pour les amateurs locaux qui avaient espéré voir le Tour revenir dans la vallée.

Cette absence s’inscrit dans une logique de rotation des territoires voulue par les organisateurs. Avec 29 départements traversés sur l’ensemble du parcours, le Tour ne peut pas satisfaire toutes les régions chaque année. Les organisateurs jonglent entre tradition et nouveauté, entre sites mythiques et découvertes inédites. Chaque édition apporte son lot de satisfactions et de frustrations pour les collectivités territoriales.

Le coût pour accueillir le Tour reste également un facteur déterminant. Entre 100 000 euros pour un départ et 140 000 euros pour une arrivée, toutes les communes n’ont pas les moyens ou la volonté de faire cet investissement. Dans un contexte budgétaire tendu et avec des élections municipales prévues en mars 2026, certaines collectivités ont pu hésiter à s’engager financièrement.

Un parcours qui favorise les grimpeurs

Le Tour de France 2026 affiche un dénivelé positif total de 54 450 mètres pour 3 333 kilomètres de course. Ces chiffres confirment la volonté des organisateurs de proposer un parcours exigeant, particulièrement favorable aux grimpeurs. Sur les 21 étapes, huit sont classées comme étapes de montagne, dont cinq arrivées au sommet. Les sprinters devront se contenter de six arrivées leur correspondant, tandis que cinq étapes sont promises aux baroudeurs.

Cette répartition témoigne d’une approche équilibrée qui veut offrir des opportunités à tous les profils de coureurs. Mais c’est bien la montagne qui donnera le ton de cette édition, avec des massifs abordés dès la première semaine. Après les Pyrénées, le peloton affrontera le Massif central avec deux étapes difficiles, avant de bifurquer vers les Vosges, puis le Jura, et enfin les Alpes pour un final spectaculaire.

La dernière semaine s’annonce particulièrement décisive avec deux arrivées consécutives à l’Alpe d’Huez, dont une par le col de Sarenne pour l’avant-dernière étape. Cette 20e étape affichera 5 600 mètres de dénivelé positif et passera par le col de la Croix de Fer, le Télégraphe et le Galibier. “Quel que soit le maillot jaune et son avance, à 48 heures de l’arrivée, il ne pourra pas dire qu’il a gagné le Tour de France”, prévient Christian Prudhomme. Le parcours a vraiment été pensé de façon crescendo, les étapes les plus rudes étant réservées à la fin.

Des retombées économiques attendues

Au-delà de l’aspect sportif, le passage du Tour de France représente un enjeu économique considérable pour les territoires traversés. Les retombées médiatiques se chiffrent en millions d’euros d’équivalent publicitaire. Quand le Tour passe, ce sont des centaines de milliers de téléspectateurs à travers le monde qui découvrent les paysages, les villages, les stations de montagne.

Pour les Angles, première arrivée française du Tour 2026, l’exposition sera maximale. Les images du cirque de Gavarnie feront également le tour de la planète, renforçant l’attractivité touristique de ce site exceptionnel. Les retombées ne se limitent pas au jour de la course : elles se prolongent pendant des mois, voire des années, avec des visiteurs qui viennent découvrir les lieux vus à la télévision.

Les communes hôtes bénéficient également de l’effervescence du jour J : restaurants complets, hôtels affichant complet, commerces qui tournent à plein régime. C’est toute une économie locale qui profite du passage de la caravane publicitaire et des milliers de spectateurs venus encourager les coureurs au bord de la route.

Le Tour de France 2026 s’annonce comme une édition exigeante et spectaculaire. Les quatre étapes pyrénéennes offriront un cocktail varié : découverte avec Les Angles et Gavarnie-Gèdre, tradition avec Pau et le Tourmalet, tactique avec les étapes vers Foix et Lannemezan. Si certains territoires comme Luchon regretteront de ne pas être au programme, d’autres découvriront pour la première fois la magie de la Grande Boucle.

Les organisateurs ont fait le pari d’un parcours qui monte en puissance, avec les étapes les plus difficiles concentrées en fin de course. Cette approche devrait garantir un suspense maintenu jusqu’au bout et des batailles homériques dans les Alpes avant l’arrivée finale sur les Champs-Élysées. Les Pyrénées poseront les premières questions, mais ce sont les Alpes qui apporteront les réponses définitives.

Rendez-vous le 4 juillet 2026 pour le départ de Barcelone et les trois semaines d’une course qui, une fois encore, fera vibrer les amateurs de cyclisme aux quatre coins de la planète. Les Pyrénées seront prêtes à accueillir le peloton dans leurs plus beaux décors, entre cols mythiques et arrivées inédites.

Article publié par Melles750.fr – Magazine en ligne autour des Pyrénées et de la vie en montagne

 


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