Le modèle vertueux de la nouvelle cabane d’Aouéran à Melles
est un exemple dans le contexte de crise sanitaire, écologique et citoyenne. Il aura fallu une petite année au petit village de Melles mené par son dynamique maire Alban Dubois pour concrétiser cette initiative exemplaire. La construction de la cabane est en cours sur le terrain de foot de Fos en contre bas de Melles.
Une cabane pastorale en circuit-court
A peine élu à la mairie de Melles, Alban Dubois lance le projet de construction d’une cabane pastorale pour Aouéran. Mais loin des sentiers battus et des constructions traditionnelles, l’équipe municipale veut une cabane en circuit-court dans une démarche participative et citoyenne. Alors que l’on veut imposer une construction traditionnelle en altitude, l’équipe municipale milite pour une cabane en fuste.
Pourquoi faire venir des matériaux, quand la dernière tempête laisse derrière elle de nombreux arbres au sol ? Aussi, le chantier de la cabane d’Aouéran commence en haut du col de l’Artigascou par la sélection des troncs à utiliser pour la construction. Ce qui est à Melles reste à Melles !
Une cabane pastorale en construction participative
Malgré d’ambition plan de développement de la montagne, les montagnards savent bien qu’il faut se débrouiller seul. Seul mais ensemble !
Dans un contexte de crise sanitaire, et citoyenne, où nos vies collectives s’étiolent, Alban Dubois mise sur la proximité citoyenne et la force collective. La construction de la nouvelle cabane pastorale sera participative. Pendant l’hiver, sous la neige, dans la brume de l’Artigascou, les habitants s’arment de patience pour écorcer les troncs sélectionnés. Car pour que la cabane en fuste soit durable, il faut débarrasser les troncs des parasites qui pourraient s’installer dans l’écorce.
Centimètre après centimètre, mètre par mètre pour quelques surdoués de l’écorçage, les troncs sont débarrassés de leur écorce pendant l’hiver.
Au printemps avec le soutien de la mairie de Fos (Pascal Penetro) les troncs sont descendus dans la vallée sur le terrain de foot, pour être assemblés par Edouard, le fustier.
C’est lui maintenant qui va superviser et assurer la construction de la cabane, mais toujours avec l’aide de quelques volontaires, dont le maire de Melles.
Il faut tronçonner, ajuster, déplacer, et emboiter les troncs pour assurer la stabilité et l’étanchéité de la cabane. C’est comme dans les jeux de construction en bois sauf qu’il faut une grosse grue pour déplacer les pièces en bois.
Une fois montée « à blanc » la cabane est ensuite démontée, pour que les éléments puissent être héliportés sur le site d’Aéouran (à partir du 15 septembre).
En attendant les apprentis fustiers vont s’installer sur le site d’Aouéran ce jeudi. Pendant plusieurs jours ils vont bâtir les fondations, fixer les réseaux, et installer l’assainissement,. Et pour qu’enfin la cabane soit remontée avec ses troncs. Le toit sera quand à lui totalement végétalisée pour intégration totale de la cabane dans son environnement.
Relever les défis de la transition écologique
Pendant que nos dirigeants tergiversent et subissent les lobby de la finance, la démarche citoyenne de Melles démontre qu’avec un peu de pugnacité, de détermination et de pragmatisme, on peut relever les défis de la transition écologique. Alors que l’on subit la pression spéculative sur les matériaux de construction, et en particulier le bois, la démarche en circuit-court s’affranchit de cette ineptie financière. Chacun dans notre quotidien, dans notre consommation, et collectivement dans nos ambitions nous pouvons bâtir cette société enfin écoresponsable.
En attendant rendez-vous ce jeudi 5 Août sur le terrain de foot à Fos à 9 heures, pour préparer l’installation de la future cabane.