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Le pastoralisme en perspective pour les Pyrénées Haut-Garonnaises. Quels enjeux pour nos villages de montagne ? Quels modèles économiques pour les agriculteurs ? Quel débat avec la présence de l’ours ? Quel équilibre entre montagne et vallée ?

Le sujet est vaste et loin d’être anodin, car il témoigne des enjeux pour notre territoire des Pyrénées Haut-Garonnaises.

Aussi Melles 750 s’engage sur une série d’articles à suivre jusqu’aux premières estives.

Le pastoralisme une pratique ancestrale

Mais commençons par la base c’est quoi le pastoralisme ?

Le pastoralisme s’inscrit dans une logique de production de viande ou de lait. Pour cela, le bétail élevé est envoyé paître dans la nature. Cette alimentation naturelle, non issue d’une pousse de prairie cultivée, fournit tout ou partie de l’alimentation du bétail.

Et à l’origine du mot, les bêtes étaient gardées par un pasteur ou berger.

Mais surtout, il faut se placer dans le contexte d’une cohérence de vie montagnarde. Nos petits villages de montagne étaient encore peuplés. Les agriculteurs et éleveurs vivaient au coeur des villages avec leur exploitation, et chacun s’adaptait à la montagne au rythme des saisons.

En broutant dans les montagnes, surtout en moyenne altitude, le bétail débroussaillait la nature d’une végétation plutôt envahissante. Un moyen de prévention des incendies, aussi naturel qu’efficace.

Dans les village d’altitude, la fraternité montagnarde faisait le reste. La consommation locale n’était pas à l’époque un concept marketing et médiatique, mais une réalité évidente et pragmatique. Ou peut-être même une consommation contrainte …

Le pastoralisme face à la désertification des montagnes

Mais la vie de nos villages de montagne, a été déséquilibré quand la vallée est devenue plus attrayante avec son flot de bonnes et mauvaises raisons.

Et comme, encore plus qu’ailleurs, la montagne est écosystème très fragile entre l’homme et la nature, les conséquences s’en retrouvent exacerbées.

Moins d’habitants, moins d’exploitations agricoles, disparition des écoles, des petits commerces (café, épicerie, …) et la vie montagnarde se délite. Les exploitations agricoles s’installent dans la vallée. Avec la transhumance, le bétail continu de pâturer dans les prairies de montagne. Mais l’équilibre n’est plus là ! Tout le monde semble sortir perdant de cette désertification des montagnes.

Surtout qu’en même temps le réchauffement climatique bouleverse foncièrement nos montagnes. Un bouleversement sûrement bien plus important que celui du retour de l’ours à Melles en 1996.

La réalité de nos villages de montagne, est désormais tout autre. Les villages se sont vidés, les exploitations agricoles cherchent la prospérité dans la vallée, les résidences secondaires sauvent quelques habitations, mais pendant ce temps la montagne s’ensauvage comme on dit désormais.

Sauf, quand l’énergie et la volonté de certains vient contrecarrer ce que certains vivent comme une fatalité. La vie de nos villages de montagne, ne tient pas sur quelques discours enflammés post confinement, mais sur l’engagement quotidien de quelques uns !

Les nouveaux enjeux du pastoralisme

Le pastoralisme

croise désormais le chemin de sujets comme le déploiement de l’internet très haut débit, l’offre touristique, le réchauffement climatique, les énergies renouvelables, ou bien encore la nouvelle désertification des vallées.

Et pour autant le pastoralisme dans nos Pyrénées Haut-Garonnaises, n’en devient pas plus complexe. Il peut sûrement s’en enrichir à condition que le bon sens prévale sur les discours bonnes intentions.

Alors, pour remettre ou réhabiliter le pastoralisme au coeur de nos montagnes Haut-Garonnaises, nous irons à la rencontre de celles et ceux qui oeuvrent déjà dans ce sens.

Cédric Sagué, éleveur à Boutx, originaire de Melles, Président de la CUMA Pyrénées Espace Innovation sera notre guide pastoralisme pour cette série d’articles.

Les prochains épisodes du pastoralisme dans Les Pyrénées Haut-Garonnaises arrivent.