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Leclerc s’enfonce dans sa folie destructrice. Après sa polémique réussie sur la baguette de pain à 0,29€, Leclerc remet le couvert. Cette fois le distributeur, champion du greenwashing, veut mettre du porc à moins de 2€ le kilo dans nos assiettes. Bien sûr, comme toutes les forces du mal, il fait cela pour le bien des plus faibles. Comme toutes les forces du mal, il ne tient pas sa puissance de l’exploitation des difficultés des plus fragiles. Alors forcément, vendre du porc à moins de 2€/kilo, c’est juste pour le bien des consommateurs (et de ses marges). Son patron Michel-Edouard Leclerc enchaine les polémiques, pousse la démagogie à son paroxysme pour réussir son objectif, voir sa tronche à la télé. Peut-être faudrait il faire comme dans cette fiction, de ne jamais prononcer le nom du mal incarné ?

Pourquoi du porc à 2€/kilo ?

Michel-Edouard Leclerc répond sur BFM « Ma seule préoccupation c’est de fournir de la nourriture saine et pas trop chère« . Sa première préoccupation, non avouable, c’est d’abord de faire venir toujours plus de clients dans ses magasins, et de réaliser le plus de profit. Pour ce qui est du porc, on peut douter de l’argument qualitatif. Déjà il est évident qu’à ce prix là, et ils le font savoir, aucun éleveur ne peut vivre décemment. Ce qui est de tout façon le dernier des soucis de Leclerc. Cela se aurait si Michel-Edouard Leclerc avait la moindre fibre sociale … Maintenant que le sort malheureux de l’éleveur est scellé, qu’arrive-t-il au porc élevé dans ces conditions ?

Pour tenter d’élever ce porc au prix le plus bas, l’éleveur va forcément devoir faire des concessions, ou plutôt des sacrifices. Pour commencer ce porc ne mettre pas un pied dehors. A ce prix là, personne ne va s’amuser à rentrer et sortir des animaux. Pour l’alimentation de ce porc, il faudra trouver la mixture la moins chère du marché. Heureusement le porc n’est pas difficile. Et comme à ce prix, il ne faut pas prendre le moindre risque, mieux vaut prévoir quelques doses d’antibiotiques. Pour le coût de l’abattage et du conditionnement, là ça devient presque magique en terme de coût.

Bien sûr dans ce schéma, et comme Leclerc l’affirme on parle de porcs élevés en France. Qui pourrait imaginer que Leclerc face venir du porc low-cost de l’autre bout du monde …

Mais alors pourquoi du porc à moins de 2€/kilo ?

Ce porc, enfin malheureusement pour lui, cette bête à produire une viande sur un corps de porc, va se retrouver dans les rayons des supermarchés de Leclerc. Le distributeur, champion français du greenwashing, va fièrement afficher du jambon à 1,85€/kilo, ou des côtes à 1,69€/kilo. Une bonne affaire qui ne pourra que séduire le consommateur dont le porte-monnaie est serré. Ce même consommateur n’a peut-être pas de moyens, parce que comme l’éleveur on ne le paye pas à sa juste valeur. Alors ce pauvre consommateur, va remettre une pièce dans la machine à misère. En achetant du porc à moins 2€/kilo, il va enfermer l’éleveur dans sa galère. Mais heureusement chaque fois qu’un consommateur met une pièce dans la machine à misère, elle file directement dans les poches de Leclerc. Il fera ainsi la richesse et la puissance de Leclerc qui pourra continuer de se pavaner sur les plateaux de télé à défendre ces pauvres consommateurs.

Comment se passer de porc à moins de 2€/kilo ?

C’est aussi facile que pour la baguette de pain à 0,29€, car avec de la farine bio, de l’eau, de la levure et du sel, le pain est encore moins cher. Il est surtout meilleur en goût, meilleur pour la santé, et profitable pour l’environnement.

Pour se passer du porc à moins de 2€/kilo, on peut déjà compter le nombre de repas carné dans la semaine. En France, avec 85 kilogrammes de viande par an, et par personne, cela représente près de 230 grammes de viande par jour.

Alors première règle, ce jour où vous vouliez acheter du porc à 2€/kilo, sera une journée sans viande. Et ce ne sera pas dramatique, et bien au contraire. D’abord parce qu’à 2€/kilo, avec l’alimentation ignoble qu’à reçu ce porc, sans même pouvoir bouger, la qualité gustative et nutritive sera abominable. Ce jour là pour quelques protéines, et beaucoup de graisses, quelques aliments végétaux riches en protéines coûteront moins chers, pour un bénéfice gustatif et nutritif incomparable.

Avec cette économie (et celle du pain), non seulement on alimente pas le système pervers de Leclerc, mais la prochaine fois, vous pourrez vous offrir en boucherie ou en circuit-court, du porc élevé en plein air avec des aliments bio. Ainsi, l’éleveur pourra vivre décemment de son exploitation. Le porc, malgré son destin funeste, vivra sa vraie vie de cochon. Et dans votre assiette, le vrai goût d’une viande saine, surtout si vous en réduisez la portion (autre économie). Car n’oublions pas que moins c’est mieux !

Leclerc s’enfance sa folie destructrice, mais nous avons heureusement la capacité individuelle et collective d’en sortir. Pendant que notre belle maison brûle, président et milliardaires comme Leclerc en profite largement.