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A Melles sur les traces de l’ours entre contes et sciences pour une promenade bucolique du village au mémorial de l’ours guidée par Jean-Marc Biolley et Olivier Salvador. A l’initiative de la mairie de Melles et de l’association des Saoumets, ce samedi 17 août la balade rencontre un vrai succès avec une trentaine de participants. Il faut dire que le format était séduisant, le thème passionnant et le duo d’accompagnateurs-animateurs improbable. Et tous partageaient le plaisir d’être en montagne avec à l’esprit le mythique ours des Pyrénées. Au Mémorial de l’Ours point d’arrivée évident de cette balade, le mairie de Melles, Alban Dubois et l’association des Saoumets attendaient les participants avec un apéritif et un repas champêtre.

A Melles sur les traces de l’ours entre contes et sciences

Sur le programme du Festival Ballad’Moi, randonnées contées au fil de la Garonne du 13 au 17 août 2024, la troupe faisait escale à Melles ce samedi 17 août pour une randonnée naturaliste. Sur le thème de l’ours, le truculent Jean-Marc Biolley, le conteur des cîmes, et le scientifique Olivier Salvador mène la troupe.

Le premier est bien connu sur les chemins des Pyrénées Haut-Garonnaises pour ses randonnées contées et sa désormais célèbre marotte « Ayeto el camp de la montagno« .

Jean-Marc Biolley et le Laminiac

Jean-Marc Biolley et le Laminiac

Le second, est le conservateur de la réserve naturelle de Nohèdes et référent grand prédateur pour la fédération des réserves naturelles catalanes.

Olivier Salvador

Olivier Salvador, conservateur de la réserve naturelle de Nohèdes

Quand l’un explique les relations entre l’ours et l’homme au fil du temps, ou l’évolution du régime alimentaire de l’ours, le second raconte comment un forgeron du dimanche devint ours au bon vouloir du bon dieu ou comment un ours pensa sauver un homme. Mais dans l’imaginaire du premier, comme dans la science pertinente et passionnante du second, l’homme et l’ours vivent ensemble depuis bien longtemps …

Les traces de l’ours à proximité du village de Melles …Empreinte de l'ours à MellesTout bascule quand la joyeuse troupe tombe sur les traces fraîches de pattes d’ours à quelques encablures du village, et avant même de découvrir des poils de l’animal accrochés à un tronc d’arbre. Il n’en faudrait pas moins pour faire courir la rumeur dans toute la vallée de la Garonne de Saint-Béat-Lez jusqu’à Fos, que l’ours se promène en toute quiétude dans les rues du village de Melles …

Mais quand ces quelques mises en scène, enrichies des témoignages et des explications d’Olivier Salvado, viennent se confondre dans l’imaginaire collectif des récits de Jean-Marc Biolley, toutes et tous marchent passionnément sur les pas de l’ours devenu maquisard. Seule la surprenante présence de Laminiacs sur le parcours viendra troubler l’itinérance des plantigrades. Seuls les participants pourront comprendre, et seul Jean-Marc Biolley sait comment les faire fuir … Quatre qui marchent ;…

La réintroduction de l’ours symbole d’une nature retrouvée

Si chacun s’accorde désormais sur le dépassement d’une position pro ou anti ours, la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées témoignent aussi de la capacité de l’homme à réparer ces erreurs dans sa relation à la nature et aux vivants, comme le souligne Olivier Salvador. Comme d’autres scientifiques aiment à le souligner il n’est pas trop tard pour l’homme de revoir sa posture dans sa relation aux vivants. Les sols peuvent redevenir fertiles avec leurs vers de terre, tandis que les insectes et oiseaux viendront repeupler nos campagnes, si l’homme renonce à domestiquer la nature pour surmonter tout ce qu’il vit comme une ressource inépuisable ou une contrainte dans son quotidien éphémère.

Une attitude destructrice que dénonçait en 2022 l’astrophysicien, philosophe et poète Aurélien Barrau en ces termes  non équivoques : « Actuellement, ce qu’on appelle croissance, c’est essentiellement de détruire un espace gorgé de vie et de le remplacer par un parking de supermarché ». Des supermarchés où se pressent des consommateurs effrénés sur des kilomètres de linéaires pour y retrouver de l’eau en bouteilles plastiques, des produits « comestibles » hypertransformés par l’industrie agrochimicoalimentaire, des lessives concentrées de chimie pour détruire les rivières, et des équipements toujours plus futiles.

Souhaitons que sur les traces de l’ours, dans l’imaginaire des contes, et dans les réflexions éclairées des scientifiques, nos vies s’éloignent de l’hyperconsommation pour retrouver le chemin d’une sobriété heureuse.