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« Ce que nous cherchons à faire aujourd’hui, c’est à exterminer la vie«  selon l’astrophysicien Aurélien Barrau. Avec le réalisme que l’on lui connait, il rajoute même « Alors qu’on devrait se battre pour préserver ce qui peut encore l’être, on en est encore à réfléchir à comment détruire la vie… avec des énergies propres.« . Jamais le dérèglement climatique n’aura autant affecté notre quotidien. Sauf bien sûr pour le quotidien des égoïstes que rien n’affecte de toute façon. Mais force est de constater que si les effets du dérèglement climatique s’enchainent avec une puissance inégalée, le courage politique lui reste d’une nullité inégalable. Seule l’inquiétude pour les profits de Total et d’autres multinationales conduisent à des plans de sobriété. Une convergence malheureuse des luttes … car n’allons pas croire que cela vise à lutter contre le réchauffement climatique ou à assurer la survie de ceux qui luttent déjà pour leur quotidien.



Dans les gouvernements plutôt qu’avec les colibris

Il est trop tard, et illusoire que les comportements vont évoluer. Certains sont beaucoup trop loin des enjeux pour transformer leurs habitudes. Seuls les pouvoirs publics peuvent imposer par la loi une mutation profonde de nos modes de vie. Manger des nuggets dans un fast-food, n’est ni bon pour notre santé, ni bon pour les animaux, ni bon pour la biodiversité et la planète. Mais tant que des fast-food proposerons des formules pas chers, inutiles pour nos vies, nuisibles à notre santé et dévastatrices pour la planète, il y aura des clients. Pire encore des clients prêts à des heures d’attentes pour l’ouverture d’un nouveau fast-food. On n’a jamais vu de files d’attentes devant et dans les Biocoop.



Enfin sauf pendant les confinements quand les hyperconsommateurs pensaient mourir. Macdo fermé, peur du virus à Leclerc ou Aldi, certains s’imaginaient déjà en consommateurs vertueux dans les Biocoop ou directement chez les petits producteurs. Cela doivent même encore s’imaginer en bon consommateur pour revenir dans les magasins bio chiper un pot de moutarde. Ils pourront toujours frimer à la table du dimanche avec leur poulet Lidl mais avec une délicieuse et vertueuse moutarde bio. Bref on s’égare mais si les gouvernements ne mettent pas fin à la récrée rien ne va changer. Mais comme dans les gouvernements, les hommes et les femmes engagés n’ont individuellement aucun intérêt à prendre des mesures radicales. Comment un ministre qui laisse tourner sa voiture à vide pour qu’elle reste à bonne température pourrait légiférer sur l’origine des aliments, leur transformation, leur emballage ou leur distribution ?



L’effondrement avec fatalisme et cynisme ?

N’est-on pas déjà en train d’assister à l’effondrement ? Avec fatalisme et cynisme car les victimes et les spectateurs directs du dérèglement climatiques se trompent déjà de combat. Il est facile de s’indigner devant les feux gigantesques ou les inondations dévastatrices mais c’est au quotidien qu’il faut agir. Et que dire des plus riches cumulant les biens, les voitures toujours plus bling-bling, ou les déplacements en jet privé. Mais là aussi des dirigeants courageux pourraient agir en limitant la vitesse sur les routes, le poids et la puissance des voitures, ou bien encore sur les conditions de vol pour les jets privés. Ces mesures parfois symboliques, toujours impopulaires, pourrait enfin faire bousculer et transformer les habitudes. Et à terme construire un nouveau modèle de société, où l’argent et l’accumulation de biens deviendrait totalement ringards. Mais pendant ce temps le président français, Emmanuel Macron fait du jet-ski …



Ce que nous cherchons à faire aujourd’hui

« Ce que nous cherchons à faire aujourd’hui c’est à exterminer la vie » et dans cette triste et cynique affirmation, chacun de nos gestes compte. A-t-on réellement besoin du gadget de la semaine de Lidl qui cassera à la troisième utilisation ? Surtout qu’après on va rechigner à acheter une farine bio ? Car le même Aurélien Barrau projette une progression de la température de 6°c en moyenne. Sachant que la moyenne traduirait des territoires à 50 degrés. Là où l’homme ne pourrait plus de toute façon survivre. Des choix s’imposent ! Des décisions doivent tomber. Et maintenant …