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La cuisine low-tech passe à table. Engagement écologique pour certains, défi technique pour d’autres ou choix économique contraint, la cuisine tente de se passer d’énergie, et surtout d’énergie fossile. La cuisine dite « low-tech » se décline du four solaire, à la marmite norvégienne, en passant par le moulin à café ou le vélo mixeur. La version la plus basique de la cuisine sans énergie reste la cueillette avec des recettes gourmandes, végétales et forcément ultra-locales (plantes sauvages comestibles, noix, champignons, …). Des ingrédients naturels et sauvages que l’on cuisine également en salade avec d’autres ingrédients venus du potager. Mais dès lors que l’on veut se préparer un plat chaud, la question de la cuisson devient cruciale avec à la fois un impact écologique et économique. Fort heureusement aujourd’hui, mais bien avant aussi, des alternatives existent. Le tout étant, en fonction de sa situation, de s’adapter et d’articuler les différents options entre pragmatisme, militantisme mais surtout plaisir.

Que des bonnes raisons de passer à la cuisine « low-tech« 

Plus qu’une cuisine sans énergie (fossile), qui nous cantonnerait à des plats froid, on parle plutôt ici d’une cuisine « low-tech ». C’est à dire que l’objectif est de limiter l’usage d’appareils et de technologies consommatrices d’énergies. On est diamétralement opposé avec les différentes publicités actuelles d’un réfrigérateur connecté, de la plaque à induction programmable et du four pilotable depuis son téléphone. Les raisons et les motivations pour revenir à des pratiques plus simples et plus saines varient selon les personnes. Mais finalement qu’importe. Au final tout le monde y gagne, le porte-monnaie, l’eau, les ressources naturelles, la biodiversité, la nature en général et bien sur notre moral. Car oui cuisiner low-tech c’est bon pour le moral et très satisfaisant. Certains y viennent par conviction écologique, par besoin de sobriété, d’autres pour faire des économies, quand les plus bricoleurs relèvent le défi de faire autrement. Surtout, cuisiner low-tech n’est pas faire revivre le passé ou vivre comme des amish, mais un véritable choix et un engagement à vivre plus sobrement.

Quelques appareils de cuisine low-tech à reconsidérer

A coût de publicité et de stars d’Hollywood, on a tenté de nous faire que pour faire un café, il fallait une machine à dosettes en aluminium. Hors pour faire un bon café, on a juste besoin d’un bon café, et d’un peu d’eau chaude. On commence déjà par moudre soi-même les grains de café (bio et éthiques si possible) pour en dégager les senteurs les plus fraîches. Là aussi pas besoin d’un prise électrique pour moudre son café. Le moulin à café à main est un outil extraordinaire. Pour toute une génération élevée à la consommation, moudre son café avec un moulin relève de l’anachronisme. Pourtant c’est bien de devoir acheter des machines électriques et de générer des tonnes de déchets qui est absurde.

Conserver ses fruits et légumes en mode low-tech

Plutôt que d’acheter des tomates produites dans de véritables usines chauffées et éclairées, mieux vaut les conserver quand la saison estivale donne ses meilleurs tomates. En mode low-tech, on va écarter l’option de la congélation, et revenir une vieille tradition de conservation par stérilisation. Par contre pour limiter la consommation d’énergie, on pourra faire cuire les tomates en utilisant un four solaire. Ce même four solaire pourra servir à la stérilisation des bocaux. Si vous optez pour un coulis de tomates, certains vont jusqu’à utiliser des vélos-mixeurs. On peut aussi conserver ces tomates (plutôt en version cerises) en les faisant sécher tout simplement.

Cette méthode est déclinable à l’infini pour les légumes comme pour les fruits. Pour les fruits, on pourra aussi les transformer et les conserver sous forme de compotes ou de confitures.

La cuisson low-tech

La cuisson low-tech se démocratise principalement grâce aux fours solaires. Ainsi, on retrouve en ligne de nombreux tutoriels pour fabriquer son four solaire, mais aussi des fours solaires en kit ou prêts à l’emploi. Et n’allez pas croire qu’il faut des heures pour cuisiner avec un four solaire, même si cela demande évidemment un peu d’organisation. Là aussi, la question n’est pas d’écarter d’autres solutions, mais d’intégrer ce mode de cuisson dans son organisation. Quand on travaille, que l’on manque de temps ou de soleil, rien n’empêche de se tourner vers les modes de cuisson traditionnels (four électrique, gazinière, …). Simplement, prévoir autant que possible son utilisation pour limiter la consommation d’énergie fossile ou électrique. Sans compter que ce mode de cuisson lente offre de nouvelles perspectives en matière de préparation et de recettes. D’un point de vue économique, on trouve des fours solaires légers et nomades pour une centaine d’euros. On reviendra plus en détail sur les fours solaires et leurs recettes dans une série d’articles dédiés. Le but en étant dans une première approche de questionner nos pratiques en matière de cuisine et de cuisson.