On s’en Melles avec Margaux Laporte, amoureuse des Pyrénées.
[On s’en Melles] cette semaine avec Margaux Laporte. Margaux est aide-soignante à domicile dans le canton de Luchon, mais aussi Instagrameuse avec son compte @margaux_lpte qui fait rayonner nos Pyrénées Haut-Garonnaises.
Margaux est aussi ambassadrice de la marque RVRC ou RevolutionRace que l’on a déjà présenté sur le magazine.
Bonjour Margaux, quelle Pyrénéenne êtes-vous ?
Bientôt 28 ans je suis aide-soignante à domicile dans le canton de Luchon, cela fait 14 ans que je suis dans le luchonnais. Mes grand parents vivaient et travaillaient au lycée du bois. Mon père originaire du nord a rencontré ma mère et mes sœurs à Luchon dans les années 80. Ils ont quitté la région pour des raisons professionnelles, c’est à Toulouse que je suis née mais j’ai vécu dans les Hautes-Pyrénées (Lourdes) de 1994 à 2007. On pourrait dire que je suis une bigourdane-luchonnaise. Je me sens chez moi ici. Je suis quelqu’un de simple & de passionnée, qui aime les êtres vivants la nature et ses trésors, sans tenir cas des frontières.
Dans les Pyrénées Haut-Garonnaises, on a toujours le regard pointé vers les sommets. Vers quels sommets voulez-vous aller ?
Tous ? (sourire) Et pas que… J’aime bien regarder ce que j’ai sous les yeux. Je suis quelqu’un qui a besoin d’être entourée. Comme j’ai aussi affreusement besoin de mes moments de solitude. Être solitaire ne me fait pas peur. J’aime aller en montagne seule, ou accompagnée. Et j’adapte mes sorties en fonction de plusieurs facteurs. Je ne suis pas spécialement organisée, j’écoute mes envies et je me laisse aller. J’essaie aussi de fuir les foules. Je suis contente de voir que la montagne dans ce contexte sanitaire a fait naitre une nouvelle passion aux citadins qui ne venaient pas jusqu’à maintenant. Je n’avais jamais vu autant de monde au lac d’Oô que l’été dernier. La montagne est grande, j’ai la chance d’y vivre, je trouve toujours un coin au calme si je veux un endroit moins fréquenté. J’attends surtout que l’être humain se responsabilise, à tous les niveaux. Que ce soit les locaux ou les touristes. Pour respecter la montagne comme il se doit, et tenant compte de la faune et de la flore qu’elle abrite. Chacun a sa place. J’aimerais que Luchon en elle-même retrouve un dynamisme au cœur de la ville mais aussi aux alentours et avec des activités extérieures que la vallée peut proposer. Pour les sports outdoors ici ce n’est pas les terrains de jeux qui manquent. Entre le ski, le vélo, la grimpe, la rando, le trail, parapente, canyon, cheval et j’en oublie plein… y’a du potentiel. On a tout dans les Pyrénées, même le genépi.
On sait aussi que les nuages d’altitudes finissent toujours par se dissiper. Mais en attendant quelles sont les difficultés ou les contraintes pour mener à bien vos projets ?
La covid ? J’ai très envie de repartir voyager, pouvoir quitter un peu les montagnes pour mieux les retrouver. Le temps est un peu long, y’a pas mal de contrainte d’un point de vu pro (et encore je suis à domicile), je n’aurai pas le courage et la force d’être en structure hospitalière dans ce contexte un poil stressant et oppressant. J’ai beaucoup de respect et chapeau à tous les professionnels de santé d’ailleurs. Les seuls limites ou contraintes finalement sont juste celles que je me pose. J’essaie de m’adapter et je ne prends pas de risques inutiles. Je m’adapte au terrain. Je ne suis pas une experte de la neige, c’est joli, mais m’y aventurer en solitaire ne serait pas raisonnable. Surtout à cette saison, risque d’avalanches élevé, je n’ai pas les compétences ni l’équipement pour avancer sereinement sur la neige. Donc je vis aussi au rythme des saisons. Les quatre sont belles. J’aime avancer en montagne sur des sentiers que je ne connais pas ou que je connais déjà, mais j’aime aussi savoir que je rentre entière de mes vadrouilles
Quelle est votre dernière ballade, randonnée, activité, … dans les Pyrénées Haut-Garonnaise ?
Ce week-end après le travail, le lac d’Oo et hier du côté d’Artigue et aujourd’hui Antenac. J’attends une certaine heure des fois pour partir, pour pouvoir voir les chevreuils ou autres. Ça fait quelque temps que j’en vois 3 aux mêmes endroits, même heure, et je ressens toujours autant de plaisir les photographier ou juste les observer avant de rentrer. J’aime beaucoup la vallée d’Oueil également pour justement les cervidés présents. J’ai une affection particulière pour le coin de l’hospice de France, de par l’histoire de ce lieu, mais aussi l’ouverture sur l’Espagne, les divers endroits et coin nature à voir. Pour le coin plus calme herran reste ma plus belle zone, elle est peu fréquentée et je m’y sens toujours bien. Jour et nuit.
Notre territoire est fort de sa nature. Si vous étiez un animal des Pyrénées, vous seriez une truite, un ours, un chevreuil, un chien de berger, un oiseau, …. ?
Le choix est tellement dur (rire) J’aime tellement les animaux, sans exception. Un ours car je sais être ours quand je veux, entre gourmandise et période d’hibernation. Je suis très contente de savoir qu’ils sont présents dans les Pyrénées et je tiens beaucoup à ce qu’on respecte la place légitime qu’ils ont ici. C’est à nous humain à s’adapter à la faune présente. La marmotte me ressemble (mais elle s’est surtout bien introduite dans le 65), j’en ai pas vu souvent ici. Mais je siffle comme elle toute la journée et je me poste au soleil sur les cailloux. Mais je peux être aussi une truite car l’été je suis souvent au bord du ruisseau ou dans un lac pour me baigner pendant ou après une rando. Et je peux me prendre pour un isard (beaucoup moins agile) lorsque l’on gravit certains sommets dans un environnement très minéral