On s’en Melles avec Wilfried Serre, candidat Résistons (Jean Lassalle) aux élections législatives dans la 8ième circonscription de la Haute-Garonne (Comminges et Savès). Quel Pyrénéen est-il ? Comment se positionne t-il sur la préservation de la biodiversité, la présence de l’ours, et les activités humaines traditionnelles autour du pastoralisme ? Enfin face aux enjeux du réchauffement climatique et aux initiatives d’autonomie (et de résilience) à Melles, quelle ambition porte t-il ?
Bonjour Wilfried, quel Pyrénéen êtes-vous ?
Bonjour à tous ! Comme beaucoup, je suis un Pyrénéen d’adoption, ma famille et moi avons embrassé l’esprit de nos vallées… il ne reste que l’accent pour rappeler que nous avons grandi ailleurs. J’ai du sang montagnard du fait des racines savoyardes de ma Maman qui a parcouru avec mon père tous les sommets luchonnais avec le CAF Angoumois. Donc je suis aussi un Pyrénéen qui est attiré par tout point haut Mais à Garin, j’ai retrouvé aussi la campagne et son charme, pas celui imaginé par les urbains, mais bien celui des odeurs des fermes, le coq, et tout ce qui fait la vie d’un village. Je suis un Pyrénéen qui a adopté les us et coutumes de nos vallées, en particulier ces chants qui enchantent tout rassemblement.
Dans les Pyrénées Haut-Garonnaises, on a toujours le regard pointé vers les sommets. Vers quels sommets voulez-vous aller ?
J’ai toujours un regard vers le Pic du Perdiguère ; c’est le plus haut sommet en face de chez nous. Mais dans la vie, je n’ai pas l’ambition d’atteindre des sommets, la vie n’est pas un concours, je préfère être aux milieux des autres et les servir comme je le peux. C’est ce qui m’a amené à être candidat aux législatives ici en Comminges et Savès. On sait aussi que les nuages d’altitude finissent toujours par se dissiper. Les nuages sont pour les compagnons de Résistons avec Jean LASSALLE comme une chape de plomb qui nous empêche de faire entendre notre voix, celle du bon sens, celle de la ré-humanisation de nos société et de nos institutions, et enfin celle de porter l’espoir que tout n’est pas défini par avance. Mais les nuages finissent par se dissiper, alors on sème des graines pour demain et on verra bien. Je ne manque pas d’enthousiasme.
Quelle est votre dernière ballade, randonnée, activité, … dans les Pyrénées Haut-Garonnaise ?
Ma dernière balade date de dimanche dernier. Pour faire une pause dans la campagne électorale, nous sommes montés au-dessus de Cathervielle et de Poubeau. Ce fut l’occasion de profiter de l’œil avisé de Thierry, technicien cynégétique et de la gestion de la faune sauvage à la fédération départementale des chasseurs des Landes, et on a pu s’émerveiller devant différentes d’espèces d’orchidées, devant des linaigrettes, des crassettes à grande fleurs. Élu, j’apporterai mon soutien à ces chasseurs qui, très compétents, connaissant bien les différents milieux, assurent en réalité une protection de l’animal et des milieux biologiques.
Notre territoire est fort de sa nature. Si vous étiez un animal des Pyrénées, vous seriez une truite, un ours, un chevreuil, un chien de berger, un oiseau, …. ?
Moi j’aime bien l’idée de m’identifier à un chien de berger, un animal qui fait le lien entre les Hommes et la Nature. Il assure la sécurité des troupeaux pour le compte du berger, il permet aux troupeaux d’entretenir nos estives. L’ours est un animal fascinant mais sa réintroduction dans nos Pyrénéens a été faite en dépit du bon sens et sans l’accompagnement correct des gens qui habitent, travaillent dans nos montagnes. Il faudra revenir sur la convention de Berne.
Vous êtes en campagne pour devenir député de notre territoire, comment vous positionnez-vous sur les questions essentielles dans nos montagnes entre la préservation de la biodiversité, la présence de l’ours, et les activités humaines traditionnelles autour du pastoralisme ?
Géographe de formation, passionné par la faune et la flore depuis mon enfance, les minéraux aussi, j’apporte une grande importance aux politiques de développement de biodiversité et du respect de l’environnement. Le mot préservation me paraît inadapté car il sous-entend que l’on fige la Nature or la Nature a le don de se transformer, de s’adapter. Le rôle de l’Homme est primordial dans ce processus. Je préfère donc le terme « développement » de la biodiversité, cela est plus juste. Nous devons prendre nos responsabilités et rendre nos montagnes riches de biodiversité. Mais qui mieux que les gens du pays pour le faire ? La réintroduction de l’ours en est un triste exemple. Mal pensée, mal réalisée, le résultat de faire cohabiter de nouveau le plantigrade et l’Homme est un échec. Et qui va en payer le prix ? L’Homme et la biodiversité ! Les prairies vont disparaître faute de troupeaux, et les équilibres avec. On saborde nos montagnes. Ce sujet demande une réflexion de fond avec les ceux qui vivent dans nos montagnes et sans les groupes de pression déconnectés du terrain qui ne connaissent en rien le milieu pyrénéen.
Le village de Melles s’engage sur la voie de l’autonomie alimentaire, avec sobriété et zéro déchet. C’est aussi le premier village à adopter la monnaie locale La Touselle. Comment en tant que député vous pourriez accompagner et valoriser de telles initiatives ? Car un territoire abandonné par les collectivités, c’est autant une initiative de résistance qu’une initiative de résilience face au réchauffement climatique.
En tant que député, je ne pourrai cautionner, laisser l’Etat abandonner un hectare de notre territoire national. Elle est là la honte de notre technocratie. Bravo au village de Melles pour ses initiatives afin que l’on puisse continuer à vivre un territoire si loin de Paris. Pour moi, c’est une solution temporaire, bienvenue, mais qui doit alerter l’Etat afin qu’il assure à nouveau son rôle. Un député doit informer dans l’hémicycle de telles situations et voter pour que nous soyons tous à égalité des chances sur l’ensemble du territoire. Et pour être aller coller devant la mairie de Melles, je suis plein d’admiration pour ceux qui font vivre ce village à l’accès, disons, »délicat ». Vive nos campagnes !
