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Et si à Luchon le dogme politique sclérosait le tourisme ? C’est en tout cas la question qu’ose poser ouvertement, Alban Dubois, Maire de Melles et membre du comité directeur de l’OTI (Office de Tourisme Intercommunal). Exaspéré, comme beaucoup d’autres élus locaux des Pyrénées Haut-Garonnaises, par le jeu des (mauvaises) complicités politiques, Alban Dubois s’agace. Surtout qu’in fine ce sont les habitants de la vallée, et les touristes qui en font les frais, notamment à l’heure de venir profiter des pistes de ski. Au coeur de la grogne une situation ubuesque pour les amateurs de ski condamnaient à faire la queue pour récupérer leur forfait de ski acheté en ligne pour accéder à la station de Superbagnères. A Luchon, la montagne ça vous se gagne !

La montagne ça se gagne avec Haute-Garonne Montagne.

La montagne ça vous gagne, comme le vantait le désormais slogan publicitaire. Mais à Luchon, la montagne prise en otage par la politique et les petits arrangement, la montagne ça se gagne !

A l’heure du clic and collect, Haute-Garonne Montagne invente le clic and wait. C’est ce que dénonce l’élu de Melles. Car non seulement les skieurs ne peuvent retirer leur pass qu’aux horaires étroits de l’agence Haute-Garonne Montagne, qui n’ouvre que le samedi et le dimanche, mais ils ne peuvent plus retirer leur forfait dans les Offices de Tourisme du territoire (Pyrénées31). Car si la pratique et le bon sens commercial, plaideraient pour la multiplication des points de vente, on est plutôt dans le cas présent dans l’exclusivité. Les Offices de Tourisme ne vendent plus les forfaits, car Haute-Garonne Montagne ne reverse plus de commission.

Une situation d’autant plus paradoxale, qu’avec un bon hiver sous la neige, les touristes répondent présents (en tout cas pour le moment).

Haute-Garonne Montagne au coeur de la connivence ?

Pour essayer de comprendre cette situation absurde Alban Dubois, comme d’autres élus de la CCPHG évoquent plusieurs pistes. Toutes sur front de connivences ou de rivalités politiques :

« Peut-être faut-il chercher la réponse dans la rivalité…Le département 31 n’aurait-il pas le souhait d’exister à outrance, de vouloir à tout prix gérer le tourisme en zone montagne ? et de fait éliminer tranquillement l’office du tourisme intercommunal du massif. 

Il est vrai que les stations de ski sont sous perfusion financière du conseil départemental à hauteur de 80%, donc les communes de montagne de la CCPHG devraient se murer dans le silence et accepter toutes les décisions du SMO ? Il y a de plus, dans cette affaire comme le souffle d’un dogme politique qui sclérose le développement de ce territoire…  

Et/ou, peut-être faut-il chercher la réponse dans l’incompétence de ce service du CD31. Pourtant, il y a bien d’autres sujets qui mériteraient d’être soulevés tellement il y a d’incohérences et de non-sens sur la gestion du SMO. Lorsqu’une équipe de sport obtient des mauvais résultats, la direction change l’entraineur… « 

Un territoire prise en otage des appareils politiques

Malheureusement pour les élus, cette situation n’est qu’un triste exemple de leur quotidien. Et encore fois, c’est encore plus triste pour les habitants et les touristes. Car loin de s’aligner sur une vision globale pour le territoire, et les Pyrénées, les collectivités multiplient les artifices pour s’approprier une part du gâteau à partager avec les copains (et copines). La bonne vieille formule du clientélisme politique, qui à chaque fois, conduit à la faillite de territoires entiers. Dans son communiqué de presse le Maire de Melles souligne cette dérive sectaire et politique :

« Serait-il un jour possible pour l’évolution harmonieuse de notre société, de pouvoir réfléchir ensemble sur le projet, à contrario d’être enfermé derrière la dogmatique politique. En attendant c’est bien le touriste et par conséquence un territoire qui en pâtis, à défaut de pouvoir tout mettre en œuvre pour le rendre attractif.« 

Du département à l’Etat en passant par la région, chacun y va de ses études (et de ses frais), de sa communication (et de ses frais), de son ambition (personnelle) et de son incompétence pour valoriser notre montagne des Pyrénées. Celles et ceux qui vivent et font vivre ce territoire se retrouvent dépossédés de leurs convictions et de leurs moyens.

Et si à Luchon le dogme politique sclérosait le tourisme ? … et tout le territoire des Pyrénées Haut-Garonnaises. Mais gageons que les initiatives citoyennes sauront faire fis de ces querelles partisanes.

Eric pour Melles750