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La NEF pour une banque éthique et indépendante d’ici à trois ans. Les sociétaires de la coopérative bancaire de la NEF vote le projet ambitieux de devenir la première banque éthique indépendante en France. Car si aujourd’hui la banque NEF est bien connue des acteurs de l’économie sociale et solidaire, elle ne dispose pas de compte courant pour les particuliers. La NEF est également reconnue pour la transparence et la vertuosité de ses investissements. Des investissements que la NEF opère principalement dans des projets et des initiatives à impact positif face aux enjeux du réchauffement climatique. Les investissement de la NEF irriguent les acteurs de l’économie sociale, solidaire, de l’écologie et de la culture. Mais malheureusement la NEF reste aujourd’hui sous la tutelle de la BPCE. Et on ne peut pas dire que la BPCE soit connue pour un fonctionnement et des investissements éthiques. Elle serait plutôt à ranger dans notre rubrique des champions français du greenwashing. C’est la raison pour laquelle, la NEF entend bien obtenir son indépendance !



La NEF banque éthique depuis 1988

Depuis près de 35 ans, les sociétaires (plus de 40 000) de la coopérative défendent un modèle de banque éthique unique en France. Un modèle bancaire qu’ils veulent au service d’une société plus solidaire, plus respectueuse et plus écologique. Pour cela la banque coopérative s’engage sur :

  • le financement exclusif de projets écologiques, sociaux et culturels,
  • la publication de la liste complète de ses financements (seule banque à le faire),
  • un projet collectif via le modèle coopératif,
  • des investissements loin de la spéculation financière,



Ces valeurs raisonnent tout particulièrement face à l’urgence du réchauffement climatique. Car les banques françaises financent encore très largement des projets destructeurs pour l’environnement, au nom de la rentabilité à court terme. Elles participent fortement aussi à fracturer les vies des personnes les plus en difficulté. La solidarité et l’écologie sonnent comme des gros mots dans les banques françaises championnes du greenwashing comme la Société Générale, la BNP, le Crédit Agricole, BPCE …

Pour y participer la NEF propose aujourd’hui des livrets dont l’argent en dépôt finance directement des initiatives à impact positif, que les banques traditionnelles refusent systématiquement. En même temps quand on porte un projet, une initiative, une démarche positive on n’a pas envie de le compromettre avec de l’argent sale. C’est ainsi que la NEF contribue au financement de plus de 6 000 projets au service de la transition écologique et sociale (la filière bio, les énergies renouvelables, le secteur médico-social, l’insertion, l’économie circulaire, le commerce équitable, le secteur culturel, etc..) pour près de 900 M€.



Des néobanques vertes et écoresponsables

Sur le positionnement de la banque éthique, verte ou écoresponsable, la NEF voit arriver de nouveaux acteurs. Ils s’appellent Green-Got, Helios, CanB ou bien encore OnlyOneCard. Ces néobanques sont généralement portées par de jeunes entrepreneurs qui s’appuient sur l’agrément et l’infrastructure d’autres acteurs bancaires. Eux aussi promettent que l’argent de ses utilisateurs n’ira pas financer directement ou indirectement des projets ravageurs pour notre environnement. Et si la NEF, malgré son adossement à la BPCE, affiche une transparence totale sur ses investissements, quelle est la marge de manoeuvre d’acteurs qui ne maîtrisent pas grand chose de leurs flux d’argent ? CanB le dernier venu par exemple s’appuie sur la banque allemande Solaris Bank, pas vraiment réputée pour ses engagements écologiques. Donc si la démarche est louable, le flou s’installe entre engagement réel et opportunité business. L’engagement de la NEF n’est plus à démontrer.



Une levée de fonds et un nouvel agrément pour la NEF

Pour exercer son activité bancaire, le régulateur français l’ACPR (l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) avait exigé de la Nef qu’elle s’adosse à un établissement bancaire majeur. Si cette disposition vise à garantir sa stabilité, sa liquidité et sa solvabilité auprès de la Banque de France, elle limite de facto son autonomie de gestion.

L’adossement de la NEF au groupe BPCE est aujourd’hui à l’origine de freins, structurels et réglementaires, au développement d’une banque éthique et montre aujourd’hui ses limites. C’est comme si une coopérative comme Biocoop était dans le giron de Leclerc. Ange et démon de la distribution ou de la banque.

Aussi la NEF demande de transformation d’agrément auprès de l’ACPR. Mais pour cela, la coopérative devra conforter sa assise financière pour rassurer le régulateur. Un régulateur qui ne sera pas facile à convaincre car clairement sous l’emprise des banques de place. La NEF cherche donc à lever près de 30 millions d’euros pour renforcer ses fonds propres. Pour participer il suffit d’acheter quelques parts sociales.

SOUTENIR UNE BANQUE ETHIQUE ET INDEPENDANTE